Avouons-le tout de suite : si l'on se réjouit de retrouver le beau gosse des Strokes derrière un micro, on doit concéder que ce Phrazes For The Young n'est pas exactement à la hauteur de nos attentes. S'il n'avait été signé Julian Casablancas, on aurait pu se contenter d'une étiquette "premier album prometteur". Mais quand on parle du chanteur des Strokes en personne (rock star en chef des années 2000), on ne peut qu'être plus exigent. Et donc rester sur sa faim.
Premier problème : les chansons, trop bavardes, sont presque toutes construites sur le même schéma. On reste également perplexe quant à l'omniprésence de synthés très eighties. On aurait aimé davantage de guitares (quasi absentes du disque, si ce n'est sur "River Of Brakelights", le titre le plus "Strokesien" du disque). L'homme cherche clairement à se démarquer du son des Strokes, mais on n'approuve pas vraiment.
Fort heureusement, le New-Yorkais démontre une fois encore un vraie science des refrains qui sauve certaines chansons, mais rien n'y fait : ça ne décolle pas. L'album n'est pas désagréable à écouter, il comporte même quelques titres assez efficaces ("Out Of The Blue", "Left & Right In The Dark", "11th Dimension", "River Of Brakelights") et la voix éraillée de Casablancas fait régulièrement mouche. Mais on va se presser de ranger le disque dans l'étagère et de passer à autre chose dès la dernière note retombée.
Ce Phrazes For The Young confirme l'éparpillement de Strokes pas franchement bien en point (depuis First Dimension Of Earth, quatre des cinq membres sont allés de leur escapade solo). Il nous fera distraitement patienter jusqu'à la livraison de leur nouvel opus, que l'on attend comme le messie et que l'on espère donc autrement plus réussi. Les 5 New-Yorkais ne nous ont jamais déçus à ce jour et nous croisons les doigts pour qu'ils continuent de nous épater. Au vu des dissensions qui minent le groupe et freinent l'avancée du nouvel album, c'est loin d'être gagné. |