Monologue dramatique de Will Eno interprété par Adrien Melin dans une mise en scène de Gilbert Desveaux.
Thomas est un magicien. Ou bien peut-être pas. Finalement certainement pas. Thomas a été un enfant. Thomas eu un chien. Son chien est mort. Ou bien peut-être pas. Thomas a été amoureux...
Mais Thomas n'y crois plus. En quoi ne croit-il plus d'ailleurs ? L'amour? L' amitié ? Dieu ? La rédemption? Le sens de la vie ?... Par contre, il a saisi, ou plutôt a été saisi par, l'absurdité de l'existence. Les phrases de Will Eno parviennent à trouver un état de vérité, d'équilibre entre l'humour et le pathos.
Le monologue de son "Thomas Chagrin" avance en digressions et en circonvolutions. Ce sont les mots d'une personne en souffrance, en recherche d'un humanisme qu'il ne trouve plus dans le monde qui l'entoure, qu'il a égaré en quittant le monde de l'enfance. Mais d'une personne qui entend rester digne face à la vie.
La mise en scène de Gilbert Desveaux est simple, essentiellement au service d'Adrien Melin, l'acteur qui donne corps à Thomas. Et si le personnage de Thomas donne l'impression de peiner pour trouver sa place dans le monde, il faut rendre grâce aux lumières de Martine André qui rythment le texte.
Adrien Melin parcourt le plateau, cherche la lumière et parfois trouve l'ombre, s'agite au rythme des phrases de son personnage. Il parvient à nous faire croire en ce Thomas Chagrin et ses intimes tragédies à la portée universelle. Sa performance d'acteur, plutôt physique face à un texte qui demande une forte concentration, est lumineuse, mais d'une lumière lunaire, sans tape-à-l'oeil, qui convient au personnage de Thomas.
Will Eno nous fait sourire, voire rire, malgré la noirceur de son propos. Mais avant tout, cette pièce invite, dès la sortie de la salle, à une introspection. Une pièce et un texte qui vous accompagnera longtemps après que vous ayez quitté votre fauteuil. |