Karl-heinz n'est pas un footballeur
L'album commence avec une sirène, une basse ronflante au possible et une batterie, comme en boucle, battant en brèche devant l'auditeur.
Le premier morceau, "Karl heinz Mucke", est à lui seul un manifeste.
Gomme décrète l'état d'urgence à grands renforts de riffs de guitares courts, hachés, presque toujours aigus, de basses profondes et rondes, de batteries et de claviers hypnotiques.
Cyclones
Leurs morceaux sont tendus, opposant la vitesse au cyclique, le calme à l'orage (1).
Des boules de nerfs prêtes à exploser aux personnalités attachantes toujours sur le fil ("Common place").
Tout est temporaire. Le calme, d'abord. Les voix, masculine ou féminine, trafiquées ou non ("Punk_33"), hurlent puis cajolent. Breaks incorporés aux rythmes (les silences font le tempo du hit underground "Rejoice").
Les Gomm excellent dans le répétitif en s'inspirant des meilleurs (2) : les Blonde Redhead ("Flashes of hope" est une preuve flagrante et si jolie aussi), avec qui ils ont tourné ; Wire (avec qui ils ont également joué) ou PIL ("Into perfection" cf. (3)) pour la construction des titres et en enlevant les côtés négatifs.
Et c'est en évoquant ces influences que la personnalité du groupe nous apparaît évidente : alors que les groupes suscités font dans le gris ou le noir et pas, la couleur de la musique des Gomm est vive, leur énergie franchement positive.
Laissez-vous prendre au groove des Gomm, entrez dans leur jeu (vidéo).
1) Seule entorse à la règle, "Break machine".
2) On pourrait également citer Dee&Dee, groupe dance-industriel du nord de la France (l'intro de "Into perfection" ou même "Sorry"), fantastique à ses débuts.
3) Parfaitement clipé par B. Buren-buren qui a tout compris au groupe (cf. le bonus).
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