Comédie de Victor Haïm, mise en scène de Carl Hallak et Patrick Courtois, avec Marie Delaroche et Patrick Courtois.
Dans "La Valse du hasard", partition qu'il qualifie d'allégorie tragique, le registre du huis-clos qu'il affectionne et la veine burlesque dans laquelle il excelle, Victor Haïm procède à une combinatoire de deux thématiques.
D'une part, celle ancestrale et classique du théâtre, la psychostasie, la fameuse pesée des âmes lors du jugement du mort à travers ses actes qu'il décline de manière humoristico-ironique sous forme d'un jeu questions-réponses au terme duquel le candidat gagnant verra s'ouvrir les portes du jardin d'Eden ou ira rôtir dans le pandémonium.
D'autre part, une de ses thématiques de prédilection qu'est l'arbitraire et de la manipulation puisque, si le Ciel existe, il n'y a aucune raison objective pour que le Royaume des Cieux ne soit pas moins incohérent et imprévisible voire absurde que le monde terrestre et qu'y officient de séraphiques factotums divins non exempts de travers humains.
Tout jeu est accompagné de règles qui, en l'occurrence, paraissent claires, raconter sa vie avec sincérité en évitant le mensonge, l'embellissement et les lieux communs, mais pour lequel l'attribution des bons et des mauvais points est laissée à la totale et arbitraire discrétion du meneur de jeu.
Pour la mise en scène, Carl Hallak et Patrick Courtois ont opté pour un jeu réaliste au premier degré et un décor suranné, conçu par Bernard Bourdieu, qui confère à l'ultime antichambre l'allure d'une consigne de gare d'un autre siècle avec ses empilements de valises inspirés de la sculpture-accumulation d'Arman posée sur sur le parvis de la gare Saint-Lazare.
Au jeu, deux comédiens au diapason. En pseudo-fonctionnaire zélé à la Courteline, Patrick Courtois campe un comptable-croupier, matou sournois qui use et abuse de son pouvoir pour taquiner la jolie et fébrile souris qui continue à se battre et se débattre interprétée par Marie Delaroche. |