Comédie dramatique de Jon Fosse interprété par Damiaan De Schrijver et Matthias de Koning.
On appelle ça une récréation et ses acteurs qu'on a connus si pertinents dans les grands textes n'ont pas voulu reprendre le "travail" comme si rien ne s'était passé, comme si un certain nombre de gens n'avait pas des séquelles ni des angoisses de cet incroyable moment, dont on n'est pas capable d'analyser le sens, ou encore une fois l'absence de sens...
Alors Laurel (Matthias de Koning )et Hardy (Damiaan De Schrijver) avec des chaussures cirées noires à quelques centaines d'euros la paire et des pantalons noirs à quarante euros la pièce, assis sur leurs sièges entourées de bouteilles d'eau et de bières le répètent comme le feront bientôt des spectateurs dans des stades ou des salles de concert : "On est là, on est là !"
Toujours surpris d'avoir survécu, toujours indécis sur la mesure des conséquences de cela, au point de ne pas finir leur dialogue au dernier mot traduit de Jon Fosse, d'avoir besoin de demander "ça va" à leur cher public, fidèle et pas du tout en colère qu'on l'ait convié à cette simulation de représentation... "Je suis le vent", ont-il clamé. "On vous croit" leur ont répondu leurs amis spectateurs. C'est l'essentiel. Chacun à sa place remerciera l'un et l'autre d'être venu, d'avoir eu la volonté de se mette en état de marche pour reprendre "comme avant"... Mais est-ce possible ? Est-ce souhaitable ? Tout cela est aussi absurde et nécessaire que de jouer une pièce de Jon Fosse qui n'en est pas une. C'est le mystère du théâtre, tout simplement. Et ce n'est pas une petite pandémie qui permettra de l'élucider. |