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Interview  (Par mail)  16 mars 2009

A l'occasion de la sortie de son album Share sorti en janvier dernier et de son concert au New Morning, avec Tom Harrell et Mark Turner, le 10 mars, Baptiste Trotignon nous a accordés une interview par mail.

En très peu de temps, vous vous êtes hissé parmi les musiciens de jazz les plus reconnus et les plus appréciés. Vous jouez actuellement avec au moins quatre formations très différentes (avec Di Battista au B3 en quartet, avec David El Malek en quartet, avec Marc Turner et Tom Harrell en quintet, en solo, avec Rick Margitza en duo, j'en oublie certainement !), comment faites-vous pour être sur tous ces tableaux ?

Ce n'est pas tout à fait comme ça que ça se passe : je suis effectivement "gourmand" de rencontres et de "moods" différents dans l'approche du jeu collectif, mais l'idée c'est que la plupart du temps les projets se "tuilent" dans le temps et ne sont pas forcément tous d'actualité au même moment. Par exemple, en ce moment se termine la période de concerts avec Stefano ainsi que le quartet avec David, alors que s'ouvre une nouvelle tournée avec mon dernier album, Share, où les concerts seront soient en quintet ou en trio. Après c'est la musique elle-même, qui fait le lien entre ces différentes approches. J'entends par là que même si la forme est différente, je pense garder une sorte d'identité commune dans le langage que j'utilise, l'improvisation et l'émotionnel qu'on y met.

Vous avez enregistré votre dernier disque Share avec des musiciens américains (et pas des moindres !).  Pourquoi ce choix ? Avez-vous déjà pensé à vous installer là-bas ?

Cela fait longtemps que je côtoie des musiciens new-yorkais au fil des concerts ou autres, donc ça m'a paru être le bon moment pour m'y confronter avec ma propre musique. Ce n'est pas un secret, beaucoup de bons musiciens vivent là-bas, et j'avais envie de partager pleinement les choses. J'ai souvent passé un peu de temps à New-York, c'est une ville formidable, très énergique et créative, mais après vouloir vivre le mode de vie américain, c'est une autre histoire ! Ca a pu me démanger parfois, mais je ne me vois pas migrer là-bas maintenant, je me sens bien en Europe !

Cela fait quelques années que vous vous produisez en solo, ce qui n’est pas très fréquent (même s’il y a un retour au solo chez les pianistes depuis peu). Comment expliquez vous ce choix, sachant l'"exercice" très difficile ?

Au moment où j'ai enregistré mon premier album solo il y a quelques années, ça va peut-être vous paraitre curieux mais ça m'a semblé très naturel... Le piano a toujours eu une histoire très forte avec le récital solo, non ? A partir de là, je n'ai jamais considéré ça comme un exercice difficile. Certes, être seul sur scène crée une forme de tension, de responsabilité, mais de simplicité aussi : pas de problème de sonorisation, échange direct avec le public, aller à l'essentiel du discours... Et puis il y a une forme un peu méditative qui est très agréable.

On sent chez vous une très solide formation classique. À quel moment vous êtes-vous tourné vers le jazz, et la question d’une carrière de pianiste classique s’est-elle déjà posée ? Continuez-vous à jouer des œuvres du répertoire classique ?

Oui, bien sûr le travail sur les textes classiques fait toujours partie de mon travail pianistique régulier. J'ai probablement vaguement pensé adolescent à la possibilité d'en faire mon métier, mais j'ai eu la lucidité de me rendre compte assez vite que le domaine de l'improvisation et des musiques afro-américaines m'était plus naturel. Cela m'arrive parfois de croiser le chemin de cette approche "interprète" sur scène, et c'est toujours un challenge que j'adore, mais c'est ponctuel : j'ai joué les Gershwin (Rhapsody in Blue et Concerto en Fa), des 2 pianos ou 4 mains avec Nicholas Angelich ou Eric Le Sage (je reproduis l'expérience l'été prochain à Salon de Provence), la participation aux "Vexations" d'Erik Satie il y a quelques jours... une soirée Naive aussi où j'avais eu l'occasion de jouer avec Anne Gastinel...

Un grand nombre de musiciens de jazz se tourne vers la musique électro. Êtes-vous tenté par l’expérience ou est-ce une musique qui ne vous attire pas particulièrement ?

Quelque part en jouant du B3, j'ai la sensation de me confronter à l'électricité, car la puissance que cela permet génère quelque chose de totalement différent du piano. Je ne sais pas en réalité si ce qu'on appelle la scène "électro" apporte quelque chose de différent... Est-ce que ce n'est pas juste un changement de forme sur un fond qui reste le même ? J'ai écouté beaucoup des "précurseurs" électriques, de Jan Hammer à Pat Metheny, Weather Report et les Miles années 80/90, etc. Et bien sûr, il y a plein de choses géniales là-dedans, mais jouer sur un synthé ou autre matériel midi est une sensation tellement horrible pour moi (j'appelle ça la poupée gonflable !) que ça me tient à distance !

La situation du jazz aujourd’hui est vécue de manière difficile par un grand nombre de musiciens. Remise en cause du statut d’intermittent, opportunité de jouer plus rare, clubs fermés ou en difficulté, subventions réduites… Comment vivez-vous cette situation ?

Dans la certitude que j'ai toujours eu que la vigilance est toujours nécessaire. Ne jamais croire que les choses sont acquises. J'ai la chance d'avoir émergé sur la scène un peu avant que beaucoup de choses commencent à se casser la figure, mais je réfléchis toujours à la façon de pouvoir continuer à créer et jouer la musique que j'aime et la faire exister pour un public. Oui, être musicien de nos jours est un choix un peu guerrier, maintenant il y a une forme d'insouciance qui a disparu. Mais il ne faut jamais oublier que même quand c'est difficile, on pratique quotidiennement quelque chose qu'on aime et qu'on désire, ce qui n'est pas le cas de la majorité des être humains... Je remercie ma bonne étoile !

La plupart des musiciens enseignent par choix ou par obligation. Comment vous situez-vous par rapport à ça ? Est-ce que vous intervenez dans le cadre de master class, ou autres ?

Je n'enseigne pas de façon régulière dans une école ou autre institution, mais ça m'arrive de plus en plus de faire effectivement des master-classes ou workshops. C'est très intéressant parce qu'en réalité, j'y apprends plein de choses aussi, simplement parce que ça oblige à formuler des choses et donc les comprendre mieux, selon le vieil adage : "ce qui se conçoit bien s'énonce clairement" !

Pour finir, pouvez-vous nous citer des musiciens qui ont compté pour vous, ou d’autres dont vous appréciez le travail aujourd’hui ?

Trop nombreux ! .... Mais vous pourrez tous les trouver par vous-mêmes en écoutant la musique !

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album Flower Power de Aldo Romano - Baptiste Trotignon - Rémi Vignolo
La chronique de l'album Share de Baptiste Trotignon

En savoir plus :
Le site officiel de Baptiste Trotignon
Le Myspace de Baptiste Trotignon

Crédits photos : Thomy Keat (Toute la série sur Taste of Indie)


Arnaud Gransac         
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