De l'art de la brocante appliqué à la gestion d'un musée
Nous voila plongé dans un mic-mac. Embrouille chez les brocanteurs. Il pourrait s’agir d’un titre à couper le souffle, d’une aventure autour du monde aux multiples rebondissements.
James Bond n’est pas loin, mais aussi Bibi Fricotin, voir Rouletabille. En tout cas il en faut de l’ingéniosité lorsque le carnet de chèque fait défaut. Et oui, c’est souvent le cas en France. Pas de panique, l’imagination et la débrouille prennent le pouvoir.
Le livre de Claude Quétel, aux Editions JC Lattès , est un condensé jubilatoire. Chaque chapitre est une aventure à lui tout seul. D’ailleurs le terme est à la hauteur des intentions de l’auteur qui a été pendant plus de dix ans le directeur le directeur scientifique et historique du Mémorial de Caen.
Comment nourrir son musée favori de pièces rares (grandes, très grandes, petites, légères, lourdes, militaires) lorsque l’on a pas le "sou" ? C’est tout le challenge (souvent réussi) de Claude Quétel. L’aventure donc, avec les Russes (l’ex-URSS), les Américains que l’on ne savaient pas si bureaucratiques. La Chine également, qui réserve quelques surprises… Il faut également rivaliser avec les grands musées internationaux et leur faire la nique lorsqu’il le faut. C’est que le Mémorial de Caen n’a comme bailleur de fonds que la capitale normande. Un peu juste pour les lignes de crédits ouvertes.
Dix ans dans la brocante et voilà aujourd’hui notre homme avec un carnet d’adresses à faire pâlir un antiquaire du boulevard Saint Honoré à Paris.
Ai-je besoin de vous dire que le livre se lit comme un Jean Bruce ! Non naturellement. Il fourmille d’idées, de réussites et de quelques échecs, toujours pris avec détachement, sans mélancolie collée aux basques, loin des frileux diplomates français avec qui il ne faut surtout pas fricoter si vous voulez réussir votre affaire (Il n’y a pas plus vrai, surtout ne pas passer par ces types si vous désirez faire un truc à l’étranger).
Vous le sentez bien ce bouquin ? Alors n’hésitez pas à l’emporter dans n’importe quel brocante (vous allez faire des jaloux). Simplement parce que notre historien ouvre les portes du dynamisme, partenaire de la jovialité. Et que chiner ne n’adresse pas qu’aux seuls brocanteurs du dimanche.
Un univers qui se lit sur le visage de l’auteur, malin comme un historien en goguette. |