"You saw me on magazines and TV / But if they only knew the real version of me / Only you know the secrets, the swamp and the fear."
There’s blood in my ears / And a fool in the mirror / And the pain of mistakes couldn’t get any clearer"
"Il y a toujours un endroit où conservatisme et progressisme peuvent se côtoyer, particulièrement dans le domaine des Arts et lorsque quelqu'un choisit l'un en excluant l'autre, cela me donne envie de hurler", a un jour déclaré le flûtiste James Newton.
En un peu plus d’une dizaine d’années de carrière et six albums (Marry Me (2007), Actor (2009), Strange Mercy (2011), Love This Giant (avec David Byrne en 2012), St. Vincent (2014) et Masseduction (2017), St. Vincent a réussi à résoudre ce problème et à conjuguer exigence mélodique, univers particulier et une certaine réussite commerciale (sera-t-elle la prochaine pop star mondiale, et pourquoi pas puisque de nombreux indicateurs sont au vert pour elle ?).
Avec ce Masseduction, la chanteuse Américaine continue sa mue plongeant sa guitare de l’indie rock (pour parler large) à quelque chose qui se rapprocherait d’une pop arty (forcément toujours) fournie et nuancée où la guitare continue d’avoir une place importante (elle est excellente musicienne) mais différente. Même si on y trouve une véritable richesse mélodique d’une irréprochable fluidité mêlant écriture soignée et efficacité pop et la production de Jack Antonoff (Lorde, Taylor Swift…) qui lui va comme un gant, ce disque demandera de nombreuses écoutes avant de se livrer complétement.
Annie Clark secoue le cocotier pop pour mieux l’interroger (et en cela la pochette la montrant de dos nous montrant ses fesses en collant rose flashy, body léopard et talons aiguilles rouges est assez révélatrice de l’envie de transgression (les gémissements dans "Pills"…)) et toujours aller plus loin dans son univers qu'elle construit petit à petit se montrant capable autant d’exubérance que d’un certain spleen, assez déchirant reconnaissons-le.
"Wake up young lover, I thought you were dyin’." Spleen que l’on retrouve lorsque Clark raconte à travers ce disque hautement personnel sa vulnérabilité, le sexe, l’envie ou le besoin de faire du bien autour de soi, son départ comme un déchirement de New-York pour Los Angeles, des scènes d'une relation avec un jeune amant drogué qui n’a plus rien d’un prince ("Happy Birthday Johnny"), confessions franches, désirs troubles, romantisme inspiré en partie par sa rupture avec l'ex-petite amie Cara Delevingne.
Séduction des masses (voire même masse educ(a)tion) avec un excellent disque sans prendre les gens pour des idiots avec cette tendance à s’amuser des contraires, ce mélange de maîtrise pop ("Hang On Me", "Masseduction", "Sugarboy", "Los Ageless", "Young Lover") et de vulnérabilité ("New York", "Happy Birthday Johnny", "Slow Disco", "Smoking Section") et "Pills", "Fear The Future" qui montrent bien la dualité entre les deux univers, en quelque sorte oui !
Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.