C'est l'avant-dernier jour des concerts parisiens de cette cinquième édition des Nuits de l'Alligator et déjà nous avons le sentiment que cette année encore, la programmation éclectique a su attirer autant les fans de blues, de rock ou de soul dans un grand melting-pot culturel ouvrant de nouveaux horizons à un blues que l'on croyait moribond.
La programmation de ce soir sera à l'avenant offrant seulement deux groupes mais qui revisiteront à eux seuls une bonne partie de l'histoire de la musique américaine et anglaise.
Les premiers à arriver sur scène son américains et s'appellent Iswhat?!
Annoncé comme un saxophoniste free jazz et un chanteur human beat box, on a finalement la surprise de voir monter quatre personnes sur scène.
Batteur, guitariste et saxo ouvrent le bal tandis que le chanteur arrive en star le temps d'une intro instrumentale.
En guise de human beat box, on se retrouve face à un flot de paroles très hip hop envahi par la batterie puissante et les gimmicks de saxo, plutôt Lisa Simpson que Charlie Parker.
Néanmoins, les morceaux à défaut de passionner déchainent le public qui ne tardera pas à danser, toutes filles devant, visiblement charmées par le beau bad boy qui fera quand même montre de quelques exercices vocaux en tentant un peu vainement, et c'est dommage, de rivaliser avec son batteur, en imitant tant bien que mal diverses percussions.
Malgré l'énergie déployée par le groupe, leur indéniable talent de musicien et leur bonne humeur communicative, on attendait quand même plus passionnant de ce groupe qui paraissait beaucoup plus atypique sur le papier.
A ne pas rater néanmoins si vous aimez plutôt danser en concert.
Courte pause avant d'accueillir le second lui aussi présenté, à grand renfort de superlatifs, comme le groupe le plus sexy du moment.
Méfiance donc, les arguments commerciaux apportant tellement souvent leur lot de deceptions.
Et quand on voit débarquer sur la scène quatre gaillards fagotés comme des titis parisiens d'après-guerre, gilet et casquette vissée sur la tête, on a beau leur trouver un air dandy, on se demande si on détient finalement la bonne définition du mot sexy.
Mais ne tarde pas à arriver sur scène la chanteuse, et là tout s'éclaire. Si le ramage se rapporte au plumage à paillettes de la demoiselle, le concert devrait être pour le moins plaisant.
Mais faisons fi des considérations bassement esthétiques et anatomiques pour en venir sans plus attendre à la musique des Dustaphonics, puisque c'est ainsi que s'appelle le groupe. Groupe anglais mené, chose rare par un français et dont deux autres membres parlent notre langue. Un détail mais ô combien important puisque cet état de fait permettra au groupe comme au public une sympathique communication, d'autant que les quatre Dustaphonics étaient enthousiastes et volubiles.
Musicalement donc, les Dustaphonics font dans le rock, celui, historique qui va de l'après-guerre ou presque jusqu'au rock garage des 70... Le tout avec un peu de swing, de soul notamment dans la voix de la chanteuse qui court partout sur scène, saute et gesticule dans sa petite robe sexy.
Dustaphonics, c'est avant tout de l'énergie à revendre, des musiciens impeccables, aimables et drôles, des reprises de Bo Diddley et des morceaux qui ne sont pas sans rappeler d'autres célèbres bêtes de scène dans un registre assez proche, les Bellrays.
Souhaitons aux Dustaphonics la même réussite et à nous d'autres prestations scéniques du groupe très bientôt dans notre ville. A ne pas manquer si vous voulez recharger à coup sûr vos batteries tout en écoutant un bon putain de rock, pas prétentieux et tellement jouissif ! |