Paris is Burning dès le premier échange de regards. Derajah soulève ses lunettes de soleil pour mieux nous observer, impassible, mais avec ce quelque chose dans les yeux qui annonce qu'il dénonce. A l'intérieur, le disque est serti de poings de toutes les couleurs serrés et unis... l'égalité ? C'est sans nul doute l'objectif. Le décor est posé.
L'album s'ouvre sur un "Paris is Burning" étonnant. Surprenante introduction que ces chœurs quasi religieux y montant crescendo. Je ne m'y attends pas. Comme une incantation, la ville brûle, c'est sûr. Mais chasse le naturel... Très vite, le rythme et la voix reggae reprennent possession du morceau. Cet album est bien ce que les connaisseurs appellent du "Roots Rock Reggae".
Au grand dam des puristes, je ne connais pas vraiment le genre... Si ce n'est, timidement, Bob Marley. Derajah serait considéré comme une relève pacifiste du mouvement reggae post-Marley.
Sur un accompagnement léger, qui invite forcément à hausser les épaules en rythme, le chanteur est grave dans ses mots. Il donne sa vision du monde : inégalité, pauvreté, homicide au travers des épisodes de sa vie, allant même jusqu'à raconter les plus dramatiques comme la mort de ses proches "Mario" et "My sista". La fin de l'album s'ouvre cependant sur un titre plus léger : "Herbs is for the service of men". Un petit clin d'œil. Peace.
Pour une rencontre du genre, je suis donc agréablement surprise. Un conseil : à écouter après une chaude journée... pour détendre.
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