Comédie en chansons de Camille Saféris et Hervé Devolder, mise en scène de Hervé Devolder, avec Juliette Galoisy et Camille Saferis accompagnés au piano par Alain Bernard (en alternance avec Hugo Renard).

Camille Saféris et Hervé Devolder ont effectué un beau travail d'écriture pour livrer "Le cabriolet", en forme de "comédie chantante", une comédie sentimentale qui, entre parodie et pastiche, porte sur scène le genre du film en-chanté magnifié par Jacques Demy.

Après vingt ans de mariage, le quotidien a quelque peu émoussé les ardeurs de Thierry et Florence qui, par ailleurs, ont donné quelques coups de canif au contrat.

Lui, il y croit encore et propose de refaire leur voyage de noces en Italie pour chanter à nouveau en "coeur". Elle, elle envisage le divorce car elle a déjà un autre air en tête.

En forme de road-movie au volant d'un cabriolet Alfa Roméo, ce voyage de la dernière chance se déroule sur des bluettes à la Michel Legrand et des ritournelles à l'italienne dignes de la chanson de variété "spaghetti" fleurant bon les années 60 qui scandent, chacun avec son franc-parler y allant de ses récriminations, car ce ne sont pas des enfants de choeur, un réjouissant lavage de linge sale conjugal qui reste toujours dans le ton léger et drôle de la comédie.

Sur scène, sous la direction de Hervé Devolder, Camille Saféris et Juliette Galoisy, petite rousse piquante aguerrie à la comédie qui pour la première fois, et de manière particulièrement réussie, pousse la chansonnette, campent avec pétulance ce couple exubérant qui, non sans autodérision, fait le tour de Pise et revisite les spécialités gastronomiques italiennes.

Accompagnés au piano en direct live par Hugo Renard (en alternance avec Alain Bernard) qui, avec beaucoup d'humour pince-sans-rire, assure bruitages et rôles secondaires, chantant juste avec des timbres de voix heureusement appariés, ils prennent un plaisir manifeste à être sur scène.

Plaisir communicatif qui fait de ce spectacle un charmant divertissement sans prétention autre que de réconcilier les amoureux et charmer l'auditoire, ce qui, par les temps qui courent, est bienvenu.