Guerres mondiales, génocides et destruction de l’environnement : à la face des millénaires, le siècle passé semble bien difficile à défendre. Quant à celui qui est entamé déjà de plus d’un dixième, il n’est pas impossible de penser qu’il sera peut-être le dernier que l’humanité connaîtra. Commencé dans la violence, recouvert par l’ombre de prédictions apocalyptiques, il a des chances de ressembler à une pente glissante vers l’abîme. Et pourtant, nous dit Jean-Louis Servan-Schreiber, qui s’attache depuis 3 ans déjà à décrypter les tendances et les paradoxes du XXIème siècle dans le magazine CLÉS, il se pourrait que ce siècle voit une nouvelle Renaissance. Pourquoi ne pas l’investir d’espoirs ? "Sans l’espérance, on ne trouvera pas l’inespéré", dit Héraclite…
Technologie, finance, écologie, mondialisation, métissages culturels, transformations biologiques tracent les lignes de force de notre futur commun. A l’intérieur de ces tendances, Jean-Louis Servan-Schreiber balance sujets d’inquiétude et nourriture pour l’espérance. Ainsi, si la technologie semble s’être emparée de nos vies, elle est aussi un puissant accélérateur d’égalisation des chances. Les réseaux apportent aujourd’hui une réponse à un besoin de mutualisation et de solidarité. L’accélération effrénée nous fait prendre conscience des vertus de la lenteur.
Chacun des 16 chapitres est introduit par les comic strips de Xavier Gorce que connaissent bien les lecteurs de CLÉS, dialogues de pingouins toujours subtilement infusés d’humour et de sagesse – les pingouins sur leur banquise ne sont-ils pas les mieux placés pour témoigner de la catastrophe en marche ?
Peut-être les excès du temps présent vont-ils nous montrer le chemin d’une nouvelle sagesse ? "Ce n’est pas la moindre vertu des prouesses matérielles, depuis deux siècles, que d’avoir atteint un niveau de progrès qui nous pousse à nous retrouver face à l’essentiel.", écrit-il.
Peut-être la crise la plus grave que nous ayons à affronter est-elle une crise de moral. Peut-être l’angoisse face à l’avenir est-elle bien plus dangereuse que ce que cet avenir nous réserve. Haut les cœurs ! Pour aimer ce siècle, il nous faut apprendre à le considérer avec sagesse - et ne pas oublier, rappelle Jean-Louis Servan-Schreiber, "d’aller de temps en temps nous coucher dans l’herbe pour écouter le vent". |