Spectacle conçu et interprété par Ophélie Gaillard et Ibrahim Sissoko.
Seule sur scène, comme dans une forêt profonde, l'instrumentiste (Ophélie Gaillard) sous une douche de lumière explore la résonance de son violoncelle et du lieu, dont la hauteur développe de chaque note le mystère.
Soudain il arrive. En équilibre précaire, tentant de calquer ses pas sur les notes si classiques. Et bientôt le danseur (Ibrahim Sissoko) brasse les notes dans l'espace, les transformant en images d'une beauté infinie, prolongeant chaque son par des impulsions qui se diffusent à travers tout le corps.
C'est prodige qu'ils accomplissent ensemble, elle et lui. Ca tient presque de la magie.
Ensemble, ils inventent bientôt un langage commun dont les cordes sont les liens, fait d'écoute et de respect, de curiosité puis d'imagination, jusqu'à la fin de la partition. Juste reliés par le gracieux archet qui dessine les musiques dans l'air et donne l'élan au danseur. Ainsi, elle lui fait découvrir son art. Puis c'est à son tout à lui de la faire bouger. Réussite totale
La poésie qui émane de ce duo pittoresque : elle, aussi blonde et menue qu'il est grand et noir, nous emporte par son charme, sa drôlerie et son talent. A deux, ils nous font voyager dans des contrées inconnues, mélange de leurs rêves.
Ça fourmille d'inventivité, c'est sobre et élégant. Et souvent très amusant... Derrière, un écran projette des images comme décor. Le ciel défile au dessus d'eux et l'osmose créée à tout jamais y monte doucement pour célébrer la musique et la danse car "En filigrane" est avant tout une histoire de mélange. Une très jolie histoire. |