En première partie, une jeune chanteuse prénommée Léa se présente seule, une guitare en bandoulière, devant le grand rideau rouge de la Cigale baissée pour l'occasion.
Elle conseille avant le début de sa prestation aux allergiques des chansons d'amour d'aller se rafraîchir au bar, puis entame face à public désormais "averti" un set de ses compositions.
Le concert commence et nous découvrons des textes sensuels, crus par moment et presque mélancoliques à d'autres instants, portés par une jolie voix et magistralement interprétés à la guitare.
L'interprétation en solo face à une salle comme la Cigale est un exercice difficile : au détour des premiers morceaux à la rythmique un peu lente Léa peine à capter toute l'attention de la salle, mais quand les riffs de guitare se font plus cinglants et que sa voix prend la mesure de la salle, elle entraîne alors la réaction enjouée du public jusqu'à un final ou les battements mains des spectateurs accompagneront les derniers accords.
Une très belle prestation tout en sensibilité.
Après un court intermède, Fabien Martin débute son concert accompagné de sa formation composée de musiciens à la contrebasse, guitare, batterie et accordéon (et petites percussions).
Des tentures de tissus rouges délimitent l'arrière de la scène, comme pour mieux nous renvoyer les sonorités de l'univers musical de Fabien Martin.
Le chanteur s'inscrit dans la veine des illustres compositeurs interprètes français tels que Brel, Ferré ou Barbara. Faisant parti de la nouvelle scène française, il se distingue cependant d'un Vincent Delerme ou d'un Bénabar, par des textes moins teintés de la critique d'une réalité quotidienne.
Sur scène, nous découvrons un petit bonhomme, concentré d'énergie, donnant tout au public venu l'écouté.
L'interprétation est portée par une voix puissante et chaude, et où la musique n'est pas sacrifiée sur l'autel des textes qui au passage sont pleins d'humanité.
Au programme de ce concert, nous reconnaissons "Riz complet" repris en hommage à Nino Ferrer et qui figure sur l'album collectif On dirait Nino, mais aussi à l'interprétation de nombreux morceaux de son album Ever Everest tel que : "Même si", "Automne hiver", "Barbara" ou bien encore "Ma femme est plus grande que moi".
Nous expliquant qu'il a coutume de chanter lors de chacun de ses concerts un morceau parlant de la ville où il se produit, précisant au passage que ce n'est pas toujours facile d'en trouver un… Il nous explique que ce soir devant le choix trop difficile, il a décidé de ne pas sacrifier à la tradition et d'interpréter "Vesoul" de Brel. La reprise sera tout simplement magnifique.
Fabien terminera son set par le titre clin d'œil à Piaf : "La vie morose".
Et lors des rappels, de nouveaux titres "Il nous reste" et "Toute une vie" viennent clôturer un très bon concert qui aura duré environ une heure et demie.
Visiblement très ému d'être en tête d'affiche dans une salle mythique comme La Cigale, Fabien Martin ne s'est jamais économisé et a su transporter ce soir le public venu le voir. |