Hollowblue est le groupe de Gianluca Maria Sorace, italien comme son nom l'indique et que m'a fait découvrir il y a quelques années Anthony Reynolds. Si les deux hommes sont très bons amis, ce n'est pas un hasard : même goût pour les chansons d'amour (perdu souvent), sensibilité à fleur de peau, même sens du romantisme et même façon viscérale d'interpréter leurs chansons. Ils ont même collaboré ensemble sur une superbe chanson, inspirée d'une chanson d'Aznavour, intitulée "Io bevo" ou "I drink" il y a quelques années.
Bref, ce nouvel album de Hollowblue, sorti néanmoins il y a déjà quelques temps mais, magie de l'internet toujours trouvable chez votre épicier de la internette, ne pouvait qu'attirer mon attention avec quelques espoirs qu'il soit réussi. Et c'est plutôt pas mal !
Si on peut comparer la passion que mettent les deux chanteurs dans leurs chansons, ce n'est pourtant pas du côté de Reynolds que l'on ira chercher les influences les plus évidentes de Hollowblue. D'ailleurs, il n'est pas simple de leur coller quelque étiquette que ce soit tant l'ensemble parait autant fait d'emprunt que d'originalité.
Au rayon des emprunts, on trouvera bien sûr la britt pop tout en énergie, les trompettes à la Calexico, un certain côté épique à la Bowie, un sens des mélodies et du dramatique lui aussi très british.
Certes, l'accent est imparfait et la voix parfois hésitante mais cela ne suffit pas à altérer la qualité des morceaux, ajoutant même par ces maladresses quelque chose d'authentique. Pour le coup loin des clichés que l'on peut avoir au sujet de la musique italienne, dont au final cet album ne tient en rien si ce n'est par l'origine des membres qui le compose.
Derrière les guitares énergiques, voire épiques se cache une voix aux tremolos rappelant parfois ceux de Dominique A, des chansons d'amour (perdu) aussi noires que romantiques, forcément, l'un ne va pas sans l'autre sous peine de résultat bubblegomesque.
Certains titres sont franchement remarquables, de "Wild & Scary" et son refrain accrocheur et énergique au duo "Wild dogs run" avec Sukie Smith joliment sombre tout en donnant envie de danser dessus. "Honeymoon" et "I've got the key to change the world" sont parmi les grands moments épiques de ce Wild Nights, Quiet Dreams dont la signature est indiscutablement le goût et le don du groupe pour les envolées lyriques autant qu'instrumentales autour desquelles sont construits les morceaux, dont "Shout" est un parfait exemple.
Album sans doute à tiroirs d'ailleurs, la première écoute laissant indéniablement sur sa faim, le temps de trouver quelques repères et fils à tirer. Mais l'investissement en vaut la peine.
Wild Nights, Quiet Dreams résume en tout cas parfaitement l'album : tout à fait capable d'accompagner vos nuits les plus tourmentées et vos rêves les plus doux, profitant tour à tour de l'énergie communicative des morceaux et de la noirceur ambiante. |