Biopic musical conçu par Eric Bu et Elodie Menant, mise en scène de Johanna Boyé, avec Elodie Menant, Céline Esperin, Marc Pistolesi et Cédric Revollon.
C’est sous forme de revue que la vie d’Arletty nous est présentée. De son enfance en banlieue parisienne à son ascension vertigineuse, toutes les étapes marquantes de sa vie incroyable sont relatées par quatre comédiens formidables, capables de passer en un clin d’œil d’un personnage à un autre, de chanter et de danser.
Un vrai spectacle musical pour retracer le destin spectaculaire, en passant par des zones plus troubles de sa personnalité afin de faire un portrait non exhaustif mais particulièrement vivant de la légende Arletty. On y voit son enfance dans une famille modeste, son envie de prendre sa revanche sur la vie puis les rencontres importantes qui jalonneront son parcours.
Pour la vie complexe de cette femme entière, Elodie Menant après sa sublime adaptation de "La Peur" de Zweig, s’est adjoint l’aide d’Eric Bu, rompu à l’écriture de scénarios, pour un texte très découpé présentant les mille facettes de la môme Arletty.
Avec Johanna Boyé à la mise en scène, celle-ci ne pouvait être qu’étincelante. C’est le cas avec une utilisation incroyable de tous les espaces créés par la belle scénographie d’Olivier Prost éclairée brillamment par Cyril Manetta, qui permet plusieurs plans et de multiplier les lieux.
Quant aux acteurs, ils sont dirigés de main de maître dans un spectacle virevoltant où Céline Espérin, Marc Pistolesi et Cédric Revollon incarnent avec brio en quelques touches la multitude de personnages qui traversent la vie de l’inoubliable Arletty, offrant un hommage magistral autant que poétique.
Enfin, Elodie Menant nous éblouit à chaque instant tant elle interprète une Arletty plus vraie et vivante que jamais. Elle donne le tempo, chante et danse avec maestria. Elle a la gouaille qu’il faut pour le rôle ainsi que la profondeur pour illustrer la vie complexe de cette femme entière.
La musique de Mehdi Bourayou nous transporte. On sort des étoiles plein les yeux, avec la voix d’Arletty dans les oreilles et au fond du cœur. Très belle réussite, "Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty ?" offre une évocation aussi drôle que bouleversante du mythe. |