Un graffeur de génie, assurant des performances insensées, la nuit, en rappel, sur les lieux les plus improbables de la capitale belge, pour la seule gloire de l’Adrénaline ?
Un peintre virtuose qui essaime des messages profonds et cryptés dans ses fresques en apparence ultra-violentes ?
Un meurtrier ? Un fou ?
Nikola est la dernière personne à avoir vu vivante une jeune femme criblée de coups de couteau dans son appartement. Dans son atelier, la police retrouve des croquis de la scène de crime. Arrêté, interrogé, incarcéré puis confié à une expertise psychiatrique. Niko nie en bloc et ne sort plus de son mutisme que pour répéter une seule phrase : c’est pas moi.
A ses côtés, deux personnages importants, Philippe Larivière, son avocat et Pauline Derval, la directrice de l’établissement de défense sociale qui va garder le jeune homme en observation pour quelques semaines. Ces deux professionnels rompus à l’exercice ont beau voir que tout accuse Niko, aucun des deux ne veut y croire. Ils vont devoir suivre leur instinct et laisser venir l’histoire. La vraie, celle de Niko et celle de tout un pays traumatisé dans la guerre.
J’ai découvert Paul Colize l’an dernier avec la réédition d’un de ses ouvrages, Back up, un polar brillant qui mêlait rock and roll et guerre du Vietnam. J’y découvrais un auteur brillant à l’écriture virevoltante, sachant mêler l’Histoire et l’histoire.
Je le retrouve avec un nouvel ouvrage, beaucoup plus polar que ma lecture précédente mais toujours aussi bien écrit. Ici, on peut même dire que l’on a entre les mains un thriller, notamment du fait que sa lecture est rythmée, grâce à des chapitres courts qui s’enchaînent. L’Histoire est présente, comme dans l’ouvrage précédent, ici c’est celle de Vukovar, une ville croate qui a connu un terrible siège dans les années 90 au moment de la guerre en Yougoslavie. Une guerre qui a aussi connu un terrible génocide.
Paul Colize nous propose alors de nouveau un ouvrage à plusieurs dimensions n’hésitant pas à mélanger la réalité historique et la fiction. Et cela fonctionne parfaitement, nous emmenant dans les méandres de ce conflit yougoslave, dernière cicatrice européenne et nous embarquant aussi dans le monde de l’art urbain.
Ces deux éléments permettent alors au lecteur de rentrer dans la tête de Nikola, un être marqué par la noirceur et la violence qui va en plus devoir subir l’enfermement psychiatrique, particulièrement bien décrit dans l’ouvrage.
Alors voilà le nouveau livre de Paul Colize est l’ouvrage parfait pour vivre son confinement obligatoire, c’est un ouvrage intelligent, très bien construit que je vous conseille vivement de lire.
Edition du 1er avril, certes, mais cette édition est garantie sans blague idiote et/ou de mauvais goût. Voici donc le programme de notre sélection culturelle de la semaine. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.