Ce qui est chouette quand on est chroniqueur musical, c'est de pouvoir écouter beaucoup de choses. Trop de choses en réalité et grand nombre malheureusement ne tombe pas dans mes oreilles, parce que j'en n'ai que deux, qu'elles sont reliées qu'à un seul cerveau et qu'en plus, les
journées font à peine 24 heures, si on déduit le temps de sommeil.
Mais il est de certains disques que l'on écoutera peut-être plus facilement que d'autres. Pas la faute de l'artiste mais parce que
certains labels me parlent plus que d'autres.
Drag City fait partie de ces labels que je considère comme
incontournable. Aussi c'est avec curiosité que j'ai écouté ce Locust
Land de Bill MacCay dont je n'avais encore jamais entendu parlé alors
qu'il a déjà une solide carrière et une belle réputation derrière lui.
Venons-en au fait, j'ai beaucoup aimé le titre présenté en "single",
c'est-à-dire le clip sur YouTube "Keeping in time" et j'ai donc plongé rapidement dans l'écoute de l'album complet. Première surprise, les titres se suivent et ne se ressemblent pas toujours. Il faut dire que MacKay n'est pas tombé de la dernière pluie
et en connaît un rayon en musique, voire en musicologie et est reconnu
comme un virtuose de la guitare.
Mais au-delà de la démonstration technique, cet album est multiple et
foisonnant. Guitariste de jazz, le garçon sait manier son instrument à merveille
comme sur "Locust Land" justement qui termine l'album, mais il sait
aussi faire de belles ritournelles entre pop et folk à l'image de "Keeping in time" qui me fait penser à Orouni / Collage de France.
Le chant à 2 voix de "Half of you" devrait également vous faire
chavirer, accompagné par des guitares toujours impeccables et aux
sonorités d'une clarté quasi divine. "Glow drift" est également une
belle démonstration du savoir-faire du musicien de Chicago, un titre à la fois nerveux mais pourtant très fluide avec une rythmique rapide et
un jeu de guitare qui semble se balader littéralement sur le rythme
imposé par les percussions et la basse donnant au titre un côté un peu
70's très agréable.
Les guitares electriques qui s'entremèlent sur "Radiator" finissent de
convaincre, c'est totalement planant et on se laisse définitivement
porter par la moindre note qu'égrène avec brio MacKay.
Un disque de virtuose mais pas nombriliste qui parlera autant au pro
de la guitare, qu'au béotien amateur de bonne musique.
Les grenouilles prennent la route d'Avignon et nous vous livrerons nos chroniques quasiment au jour le jour exceptionnelement ! En attendant, voici le programme de la semaine.
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