Notre époque crée des stars à la chaine. Andy Warhol n’a-t-il pas déclaré en 1968 "Dans le futur, chacun aura droit à 15 minutes de célébrité mondiale" ? Mais il fut un temps, au siècle dernier par exemple, où être une célébrité voulait dire autre chose.
Elizabeth Taylor en est un parfait exemple. Avant d’être l’amie de feu Mickael Jackson et de s’engager avec acharnement dans la lutte contre le Sida, elle fut une enfant-star, comme Hollywood savait en faire, et une star tout court. 56 films, des yeux violets, 6 maris, et un million de dollars de cachet par film. Le concept existait déjà en ce temps là, il n’y a pas d’anachronisme à dire qu’Elizabeth Taylor était l’actrice "bankable" par excellence.
Richard Burton était quant à lui un homme de théâtre, un shakespearien, érudit, issu d’une famille de mineurs gallois guère riche. C’est par la scène qu’il est devenu célèbre au Royaume-Uni, et qu’il est venu au cinéma.
Elizabeth et Richard se rencontrèrent sur le tournage du film Cléopâtre en 1961. Leur passion transparait parait-il dans leur jeu d’acteur. Les paparazzis existaient déjà, et tout le monde fut rapidement au courant qu’il y avait quelque chose entre eux. Le scandale éclata. Elizabeth en était à son quatrième mari, Richard, marié à la même première femme, père de 2 enfants, n’en avait pas moins une réputation de coureur de jupons. Le pape lui-même donna son avis sur la chose, et laissa libre court à sa désapprobation. Puis ils se marièrent, tournèrent ensemble, se séparèrent, se rabibochèrent… pour se séparer encore. Voilà pour l’histoire connue. Que nous apprennent alors les auteurs, Jacqueline Monsigny et Edward Meeks, dans cet ouvrage Les amants terribles ?
Ils connurent le couple, puisque Edward Meeks, acteur, tourna avec Richard Burton. Ils le côtoyèrent, l’apprécièrent et furent même invités à une des somptueuses fêtes que Liz Taylor aimait donner. Cela semble leur suffire pour produire une double biographie partiale et subjective, un hymne à la beauté des deux acteurs et à leur talent, truffée d’anecdotes, de détails insignifiants de garde-robe et de grosseurs de diamants ; où l’on apprend entre autre que Richard fut un expatrié fiscal, préférant vivre en Suisse que de payer ses impôts anglais et que Liz ne se déplaçait jamais sans une ménagerie de chiens, de chats, parfois un singe, et plus d’une centaine de valises.
Le ton gentiment "Henri-Jean Servat" donne l’impression de lire un énorme "Paris-Match" condescendant, à la gloire et au courage de Liz et Richard qui ont réussi à s’aimer contre le monde entier mais qui étaient malgré tout des êtres humains " comme les autres, avec leurs joies et leurs peines"... Ecriture maniérée, flagornerie, détails négligeables, cet ouvrage n’a d’intérêt que pour les membres du fan club Taylor – Burton. |