La Cinémathèque Française accueille accueille une exposition consacrée au réalisateur américain Stanley Kubrick organisée à l'initiative du Deutsches Filmmuseum de Francfort.

Elle a été conçue par Hans-Peter Reichmann, directeur des expositions du Deutsches Filmmuseum, en collaboration avec Christiane Kubrick, la veuve du réalisateur, et Jan Harlan, assistant-réalisateur et producteur exécutif des films de Stanley Kubrick, comme une rétrospective de l'oeuvre du cinéaste.

Une exposition iconographique, donc, élaborée à partir du conséquent thésaurus documentaire, détenu par The Stanley Kubrick Archive à Londres, laissé par un cinéaste qui poussait jusqu'à l'obsession le travail préparatoire de documentation et d'écriture de ses films.

Promenade documentaire au sein de l'oeuvre d'un cinéaste résolument anticonventionnel

Stanley Kubrick signe entre 1950 et 1999, 17 films, dont la plupart devenus des films culte, qui jalonnent l'Histoire du 7ème Art de la seconde moitié du 20ème siècle.

Avec une prédilection pour le film de guerre ("L'ultime razzia" 1955 "Les Sentiers de la gloire" 1957 "Full Metal Jacket " 1987), il explore néanmoins tous les genres.

Du film noir ("Le Baiser du tueur "1955) au péplum historique ("Spartacus" 1959) en passant par la science-fiction ("L’Odyssée de l’espace" 2001), l'épouvante (" Shining" 1980), la comédie cauchemardesque ("Docteur Folamour "1963), l'anticipation sociale ("Orange mécanique" 1971), la reconstitution historique ("Barry Lyndon" 1975 ), le mélodrame sulfureux ("Lolita" 1960) et le drame métaphysique ("Eyes Wide Shut" 1999).

Stanley Kubrick est considéré comme un réalisateur novateur tant en termes de réalisation technique que d'écriture filmique en secouant les canons du genre et modifiant les conventions du récit cinématographique.

Se déroulant selon un parcours scandé par la chronologie des films, incluant les projets abandonnés, "Napoléon" et "Aryan Papers", la monstration ne tend pas ni au portrait du cinéaste ni à l'analyse de l'oeuvre.

Voir à ce titre, sur le site en ligne de la Cinémathèque Française, les bienvenus compléments.

Une exposition virtuelle qui, par des confrontations d’images, des récurrences et des correspondances, en constitue le prolongement didactique ainsi que la traversée illustrée de son oeuvre selon six axes thématiques, "Aux croisements d'une oeuvre" par Michel Clément, historien, critique de cinéma, et maître de conférences en civilisation américaine à l'université de Paris VII.

En effet, l'exposition se concentre sur la présentation d'archives comportant documents de travail (documents de recherches, plan de tournage, scénarios), photos de tournages, affiches, dessins de costumes et de décors, costumes et accessoires, maquettes à grande échelle et matériel technique, qui feront le bonheur des cinéphiles.

Au fil de l'exposition, le visiteur pourra découvrir quelques rares objets personnels comme sa chaise de réalisateur et son échiquier et les aquarelles intimes peintes dans les années 60 par Christine Kubrick et les photographies prises dans les années 40 par Stanley Kubrick pour le magazine Look.

Car le cinéaste autodidacte a commencé par être photographe et ses clichés en noir et blanc sont particulièrement intéressants par la maîtrise de la composition et le syncrétisme dans le propos narratif qu'ils révèlent chez cet admirateur de Weegee qui sera le parrain du film "Docteur Folamour" sur le tournage duquel il prendra des photos présentées également dans l'exposition.