Monologue dramatique d'après le roman éponyme de Jacques Chessex et interprété par Frédéric Landerberg dans une adaptation et une mise en scène de Didier Nkebereza.
Sur la scène, un homme douloureux, présentant des symptômes évidents de confusion mentale, procède à une narration rétrospective de ses turpitudes en prenant le spectateur à témoin.
Nouvellement affecté dans une paroisse dans laquelle il entend, faire régner la terreur morale, un jeune pasteur, alléguant d'une foi calviniste pour le moins exacerbée, s'est vu inviter par ses supérieurs à davantage de tempérance suite à une plainte de ses ouailles.
Ce qui a déclenché chez lui un irrépressible désir de vengeance, corollaire d'un délire tenant à s'identifier au bras armé d'un dieu cruel et vengeur face à une humanité déchue, et, pour frapper fort, il entreprend de viser au plus haut, le notable dépravé de la ville, et dans ce qu'il a de plus cher, sa fille jeune et innocente, par la perversion de l'innocence.
"La confession du pasteur Burg", monologue dramatique fait de ruptures liées à la juxtaposition d'espaces temps différents, celui d'une narration rétrospective et celui de du présent empreint des manifestations du second désordre provoqué par la précédente, et alternant débordements furieux et abattements égarés, résulte de l'adaptation du roman éponyme de Jacques Chessex par Didier Nkebereza qui assure également une mise en scène radicale du corps crucifié.
Certes, le contexte "religieux" existe, mais il revêt un caractère quasiment anecdotique, s'agissant d'une problématique générique, il en serait ainsi de même avec un magistrat obsédé par la justice, car c'est moins le mysticisme que le délire qui habite l'homme "possédé" dans son corps en proie à des démons plus charnels que spirituels et qui tourmentent une âme simple à la fois exaltée et égarée en quête de punition que seul l'amour aurait pu sauver.
Le spectacle est terrassant du fait des moyens et du jeu de l'excellent comédien Frédéric Landerberg qui réussit une incarnation aussi terrifiante que pathétique et parvient à restituer l'ambivalence équivoque du personnage. |