Si vous cherchez sur le net des infos concernant Gyrðir Elíasson, à peu près tout ce que vous trouverez sur ce auteur, c'est une courte biographie. Ce qu'on en retient, c'est que cet Islandais est reconnu comme un auteur majeur dans son pays et dans les pays du Nord de l'Europe, notamment pour ses recueils de poésie et de nouvelles. Voilà pour les présentations, et à moins de lire, dans le texte, une langue scandinave, vous avez peu de chance d'avoir déjà pu apprécier sa prose car son livre, Entre les arbres, est la première oeuvre cet auteur qui est traduite en français.
Avec Entre les arbres, c'est donc l'occasion d'entrer dans le monde de Gyrðir Elíasson.
Elíasson nous raconte des histoires de vie quotidienne, des histoires de mort, des histoires surnaturelles, voire irréelles. Lire ce recueil, c'est un peu comme feuilleter un album de photos de famille prises avec un Polaroid. Il se passe quelque chose de particulier qui met en vibration des sensations intimes.
Des sensations de couleurs tout d'abord. Ces rêves sont fait de nuance de blanc et de gris, où les seuls contrastes sont apportés par les noirs des montagnes et les bleus profonds de la mer. Les rares maisons rouges ou bleues du paysage venant comme des taches de couleur pour ponctuer le récit. Les odeurs sont également présentes. Des odeurs de terre, de jardin, de cave, de tombe...
Ce monde est composé de 47 "histoires". Ce ne sont pas des nouvelles à proprement parler, car le dénouement n'est pas le but la narration, mais plutôt 47 scènes d'ambiance souvent très courtes qui nous plongent dans un espace temps très limité. Le style de Elíasson permet de nous projeter au sein même de cette ambiance, comme si on regardait par dessus l'épaule d'un des protagonistes ou comme si on était caché dans un petit coin de la pièce où la scène se déroule.
Gyrðir Elíasson a le talent, en quelques lignes seulement, de nous plonger dans ses histoires et à la lecture d'Entre les arbres, j'ai souvent eu la sensation d'être éveillé au sein des rêves de l'auteur. Effacer la limite entre le réel et le rêve, c'est là le grand talent de Gyrðir Elíasson. |