François
Rollin, dont le dernier spectacle en date "Le
professeur Rollin a encore quelque chose à vous dire"
est désormais disponible sur DVD ainsi qu'un florilège
de ses soliloques a eu la gentillesse de satisfaire la curiosité
de Froggy's Delight en acceptant de répondre à quelques
questions par mail, ce qui donne variment envie de s'entretenir
avec lui ...
...mais nous ne désespérons pas de pouvoir l'interviewer un jour en direct live !
En attendant, bonne lecture et ... courez vite chez votre plus
proche vendeur de DVD !
Quand et comment est né le professeur Rollin ?
François Rollin : J'écrivais des séquences diverses et variées pour l'émission Palace, et un jour Ribes m'a dit : "Je suis un peu frustré, tu m'apportes de bonnes choses, mais j'aurais envie que tu écrives quelque chose de plus personnel, de plus singulier". Cette remarque m'a vexé, je suis rentré chez moi, et je me suis mis à écrire en me disant : "Je vais écrire vraiment ce que j'ai envie d'écrire, sans aucune censure, et Ribes verra bien qu'il ne pourra pas le tourner". C'était le Professeur Rollin, qui a été, comme on le sait, tourné, et bien tourné.
A quel humour est sensible le professeur Rollin ?
François Rollin : A l'humour tout court, c'est à dire celui qui ne condescend pas à la vulgarité (à ne pas confondre avec la grossièreté, laquelle n'est pas l'ennemie de l'humour), ni aux clichés et aux lieux communs... L'humour qui grandit l'homme, l'humour qui va, invente, surprend, l'humour qui emprunte ou, mieux encore, découvre des chemins de traverse, celui qui sert à rendre le monde plus intelligible et plus léger, l'humour en somme... pas le comique bourgeois et éculé des clubs de vacances.
Les années 80 furent particulièrement
fastes en révélant les auteurs de Merci Bernard et
Palace pour ne citer que Topor, Jean Michel Ribes, Georges Wolinski,
Jean Marie Gourio et vous même. Quels souvenirs gardez-vous
de cette époque ?
François Rollin : Un souvenir exaltant, mais pas celui d'un temps disparu. Topor le génie est mort, Gébé le petit prophète est mort, mais il y a encore beaucoup d'auteurs prêts à s'embarquer pour une grande aventure, beaucoup d'auteurs capables de servir l'intelligence et le rire... Il suffit de leur en donner les moyens... et ça, je l'admets, ce n'est sans doute pas pour demain !!
Avez-vous aujourd'hui des fils spirituels ?
François Rollin : Très vraisemblablement, mais je n'en connais personnellement que très peu. L'idée de paternité est du reste un peu lourde pour mes frêles épaules ; disons plutôt que j'ai dû, et je m'en réjouis, influencer un certain nombre d'artistes, comme j'ai été moi-même influencé par Darry Cowl, Pierre Desproges, ou Woody Allen.
Ses résultats n'ayant pas été
probants au plan hexagonal, pensez-vous réitérer au
plan européen votre enquête sur la corrélation
entre la durée des feux rouges et leur implantation géographique ?
François Rollin : Comment pouvez vous imaginer qu'il en soit autrement????
En définitive, quelle conférence avez-vous donné à Rodez ?
François Rollin : J'en ai donné deux : l'une sur la gastronomie norvégienne au X° siècle, l'autre sur la notion de flirt ruthénois, une forme de connivence entre les êtres qui ne s'épanouit totalement que dans les rues de Rodez.
Publierez-vous un jour les conclusions de vos expériences (celles qui figurent en introduction de chaque vidéo) ?
François Rollin : Elles sont déjà publiées, mais, vous l'imaginez bien, déjà épuisées. C'est d'une réédition qu'il est maintenant question, à l'horizon 2007.
Quels enseignement, expérience et satisfaction tirez-vous du Grand Mezze?
François Rollin : Il faudrait des pages pour vous raconter tout ça... Le Grand Mezze prouve, à mon sens, que tout ou presque est possible quand on agit dans la sincérité, la fraternité, la curiosité, et à l'abri des contraintes létales du commerce. Il y aura, n'en doutez pas, une suite ; les occasions sont trop rares de s'amuser en faisant de jolies choses pour qu'Edouard et moi ne récidivions pas.
Quels sont vos projets ?
François Rollin : Poursuivre mon chemin. Actuellement, il passe par France 5 et France Culture, par Pierre Aucaigne et les Trompettes de Lyon, par un peu de cinéma et des projets de livres, mais j'en oublie, probablement.
S'il ne devait rester que trois mots dans la langue française
quel serait votre choix ?
François Rollin : "Je", "vous",
et "aime".
Le professeur a-t-il quelque chose à rajouter ?
François Rollin : Oui. La culture est
un droit de l'homme, l'intelligence un devoir, l'humanisme une urgente
nécessité. Il faut que tous ceux qui croient en un
monde -même un peu- meilleur prennent, chacun à son
échelle, la responsabilité d'une -même microscopique-
avancée dans le bon sens. Avec l'esprit enthousiaste et généreux
d'un petit groupuscule de résistants qui croient, contre
toute évidence, que la guerre peut être gagnée.
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