Chronique d'un succès annoncé… La nouvelle pépite Pop / Folk Shake Shake Go agite le petit monde Indie (et la toile) depuis quelques mois déjà. Il faut dire que le groupe a tout pour plaire : une chanteuse charismatique à la voie de velours (Poppy Jones), un compositeur talentueux (Marc Le Goff), des hymnes immédiats et irrésistibles et un parcours foudroyant comme on les aime.
Car c’est après avoir sillonné pendant plusieurs mois les routes de la perfide Albion pour se faire un nom (au sens littéral du terme, via l’initiative originale "Name our Band" dont le principe était de jouer dans les rues des grandes villes Anglaises et de demander aux passants de proposer un nom), que le groupe finira par retenir la proposition d’un enfant de six ans : "Shake Shake Go" et on connaît la suite… Enchaînement de premières parties (James Blunt, Rodrigo & Gabriela), quelques apparitions dans des festivals, une poignée de concerts et la sortie d’un premier EP de 4 titres.
Le marketing est réglé au millimètre : sessions acoustiques, clips léchés, photos et pochette au design très soigné, diffusés massivement sur tout ce que le Net compte de réseaux sociaux. Le récent label Parisien Beaucoup Music a flairé le bon coup et mise manifestement beaucoup sur ce groupe, qui ne devrait pas tarder à le payer en retour.
Ce premier disque s’ouvre par LE tube "England Skies", largement diffusé et plébiscité sur les plateformes musicales l’an passé. La voix aérienne de Poppy y fait des merveilles, en survolant une mélodie imparable et mélancolique au refrain entêtant. Ce single accrocheur devrait rapidement connaître le même destin que le "Jungle" d’Emma Louise, en faisant le bonheur des illustrateurs sonores de M6 et de quelques publicitaires avisés…
Le quintet Franco-Gallois enchaîne avec un "Doors to Heaven" qui nous rappelle les agréables moments passés en compagnie des Cranberries (il y a 20 ans déjà…), tant les prouesses vocales de Poppy (décidément surprenante de facilité) se rapprochent de celles de son aînée, Dolores O’Riordan. Comme pour le morceau précédent, la construction est basique mais efficace : une introduction quasi-acoustique précédant l’arrivée puissante de la section rythmique, des guitares légères et tout plein d’harmonies vocales.
Le troisième morceau ("The Lovers Side") reste dans le même esprit (on pense très fort à Dido, c’est troublant) et il faut attendre le dernier titre pour assister à un changement de style. Les BPM s’accélèrent, le groupe s’encanaille, lâche la bride et clôt de jolie façon ce premier effort en s’aventurant sur des chemins moins balisés, aux sonorités (feu) Klaxoniennes.
Un brin de fraîcheur souffle décidément sur le Royaume-Uni et le groupe ne devrait pas rester dans l'ombre trop longtemps. Arriveront-ils à tenir la distance sur un album complet ? A suivre, assurément et comme le susurre si bien Poppy : "I’ll keep on waiting for you" !
Après un passage à guichets fermés à la Boule Noire en février dernier, séance de rattrapage conseillée à la Cigale en novembre prochain.
Les grenouilles prennent la route d'Avignon et nous vous livrerons nos chroniques quasiment au jour le jour exceptionnelement ! En attendant, voici le programme de la semaine.
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