Comédie dramatique de Edward Bond, mise en scène de Jérôme Hankins, avec Françoise Gazio, Yves Gourvil et Hermès Landu.
Un homme à terre dans la rue, la nuit. Un jeune homme qui rentre chez lui tente de le secourir mais l’homme ne bouge pas. Le jeune homme parti, il se réveille pourtant.
Le jeune homme se prépare à faire un grand voyage et à quitter sa mère. C’est leur dernière soirée. Le fils veut partir. La mère ne fait mine de rien mais ne souhaite pas son départ. Chacun accuse l’autre d’égoïsme.
Soudain on frappe à la porte. C’est l’homme de la rue, accusant le jeune homme qu’il a suivi, de lui avoir dérobé son portefeuille.
Comme dans ses autres pièces, Edward Bond traite de la société et dans "Le Bord", du fossé entre les générations et des rapports filiaux notamment. Il y livre une exploration de l’intime assez fascinante.
Remarquablement traduite et mise en scène par Jérôme Hankins, "Le Bord" change de styles en cours de route, passant du drame réaliste à la farce, et empruntant même également une écriture plus poétique, pour nous interroger sur le sens de nos actions.
Avec une plume acerbe, en phrases essentiellement courtes, Edward Bond va au fond des choses et dissèque les non-dits et les apparences. Dans une économie de moyens, le trio parvient à donner à ce huis-clos une vraie intensité et une angoisse palpitante.
Un travail formidablement bien mis en valeur par les trois très bons comédiens : les deux expérimentés Françoise Gazio et Yves Gourvil, imposants, ainsi que le jeune et touchant Hermès Landu, dont c’est la première pièce et qui promet.
Un spectacle dont on sort troublé, signe d’une incontestable réussite. A voir absolument.
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