Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce L'Enfer dans la ville
Renato Castellani  janvier 2019

Réalisé par Renato Castellani. France/Italie. Drame. 1h46 ((Sortie le janvier 2019 en version restaurée - 1ère sortie 3 juin 1959)). Avec Anna Magnani, Giulietta Masina, Myriam Bru, Cristina Gaioni, Anita Durante, Marcella Rovena et Miranda Campa.

Si quelqu'un ignore qui est Anna Magnani et l'importance qu'elle a eu pour l'Italie, et pas seulement pour l'Italie cinématographique, il doit voir en priorité "L'Enfer dans la ville" de Renato Castellani.

Dixième film d'un des plus brillants cinéastes des années 1940-1950, qu'on peut rattacher au néo-réalisme avec "Sous le soleil de Rome" (1948) et "Deux sous d'espoir" (1951), "L'Enfer dans la ville" est un film de prison de A à Z.

On y respire constamment l'Enfermement et ses cris. Car on est dans une prison pour femmes à une époque où les cellules sont des salles communes où s'entassent huit à dix détenues. S'en suit un brouhaha incessant pour un des films les plus bruyants de l'histoire du cinéma.

Et dans ce bruit infernal, où rires et pleurs cohabitent avec disputes et joutes verbales, une voix domine et impose la présence physique de celle qui la possède : c'est la voix de "La Magnani".

Elle s'empare tout de suite du film et ne le lâche plus. L'arrivée de Giulietta Masina n'y fera rien. D'autant que l'autre monstre sacré du cinéma italien joue une oie blanche, une fille qui arrive pour la première fois en prison et qui, prise en charge par Anna Magnani va devoir en apprendre tous les codes.

Rarement, sauf bien sûr chez Rossellini et Pasolini, Magnani n'aura usé d'une telle présence et d'une tel registre de jeu.

De la femme dominatrice qui a fait de la prison son terrain de vie ou de survie à celle qui comprend que son "paradis" est illusoire et qu'elle est bien en Enfer, un Enfer où elle ne doit plus jamais revenir, il y a l'espace pour un film social qui ne retrouve que quelques échos néo-réalistes dans les récits des détenues, et particulièrement celui insoutenable de la femme infanticide.

Quand Myriam Bru raconte dans la buanderie pourquoi la misère l'a forcé à tuer son enfant, le visage de "La Magnani" contient toute l'humanité qu'un visage peut contenir. Elle ne pourrait pas aller plus loin sans sombrer à son tour dans la folie.

Dans "L'Enfer dans la ville" de Renato Castellani, on comprend vraiment ce que la prison veut dire. Certes, on n'est pas dans les "conditions modernes" de l'incarcération, et ce sont, par exemple, des bonnes sœurs qui se font geôlières. Mais on se dit que ces dortoirs communs gardent les prisonnières hors de la solitude d'une cellule de quatre mètres sur quatre.

Une fois encore, comme dans les films d'Antonio Pietrangeli revus récemment, les femmes italiennes sont les héroïnes, les personnages majeurs du drame. Pas besoin d'être particulièrement glamoureuses, il leur suffit d'avoir une sensualité infernale comme en dégage Anna Magnani dans sa combinaison noire.

Découvrir "L'Enfer dans la ville" de Renato Castellani, c'est revenir à l'époque où le cinéma italien était à son zénith et produisait des grands films sur les gens du peuple.

 

Philippe Person         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :

Pas d'autres articles sur le même sujet


# 28 avril 2024 : Une sélection hebdomadaire fraiche comme le printemps

Ce n'est pas parce que le pays est plongé dans le froid et la morosité qu'il ne faut pas se faire plaisir. Alors, sortons, dansons, rêvons au travers de notre sélection culturelle de la semaine. Pensez aussi à nous soutenir en suivant nos réseaux sociaux et nos chaines Youtube et Twitch.

Du côté de la musique :

"Edgar is dead" de Edgar
rencontre avec Johnny Carwash qui était en concert avec TV Sundaze à Saint Etienne
"J'irais ailleurs" de Les Soucoupes Violentes
"Sublimer" de Marine Thibault
"For once" de Mélys
"Tu sauras pas quoi faire de moi" de Olivier Marois
"Boomerang" de The Darts
nouvel épisode du Morceau Caché, consacré à Portishead
et toujours :
"Génération (tome 1)" de Ambre
"Out" de Fishtalk
"Take a look at the sea" de Fontanarosa
"Venus rising" de Trio SR9 & Kyrie Kristmanson
"Perpétuel" de Vesperine
"Liminal status" de Watertank
"The great calm" de Whispering Sons
"Keep it simple" de Yann Jankielewicz , Josh Dion & Jason Lindner
Quelques nouveautés en clips avec Isolation, Resto Basket, Greyborn, Bad Juice, Last Temptation, One Rusty Band, We Hate You Please Die

Au théâtre :

les nouveautés :

"Capharnaüm, poème théâtral" au Théâtre de la Cité Internationale
"Jean Baptiste, Madeleine, Armande et les autres" au Théâtre Gérard Philipe
"Majola" au Théâtre Essaïon
"Mon pote" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Tout l'or du monde" au Théâtre Clavel
"Dans ton coeur" au Théâtre du Rond Point
"Du pain et des jeux" au Théâtre 13 Bibliothèque
"Vernon Subutex" au Théâtre des 2 Rives
"37 heures" au Théâtre la Flèche
"Fantasmes" au Théâtre La Croisée des Chemins

"Sonate d'automne" au Théâtre Studio Hébertot
"Frida" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses

"Preuve d'amour" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Après les ruines" au théâtre La Comète de Chalons En Champagne
"Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?" au Théâtre du Guichet Montparnasse
des reprises :
"Rembrant sous l'escalier" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala
et toujours :
"Royan, la professeure de français" au Théâtre de Paris
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Le déserteur" de Dani Rosenberg
"Marilu" de Sandrine Dumas
"Que notre joie demeure" de Cheyenne-Marie Carron
zt toujours :
"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

Lecture avec :

"C'était mon chef" de Christa Schroeder
"L'embrasement" de Michel Goya
"Nouvelle histoire d'Athènes" de Nicolas Simon

"Hervé le Corre, mélancolie révolutionnaire" de Yvan Robin
"Dans le battant des lames"' de Vincent Constantin
"L'heure du retour" de Christopher M. Wood
"Prendre son souffle" de Geneviève Jannelle
et toujours :
"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
"L'absence selon Camille" de Benjamin Fogel
"Sub Pop, des losers à la conquête du monde" de Jonathan Lopez
"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=