"À la fin tu es las de ce monde ancien
Bergère ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin
Tu en as assez de vivre dans l'antiquité´ grecque et romaine
Ici même les automobiles ont l'air d'être anciennes
La religion seule est restée toute neuve, la religion est restée simple comme les hangars de Port-Aviation" Apollinaire, Zone
Domenico Scarlatti né en 1685 (excellente année puisqu’elle verra les naissances également d’Haendel et de Bach...) et mort en 1757 fut l'un des compositeurs pour clavier les plus importants et les plus influents de son époque. Son parcours de compositeur l’emmènera de Naples à Rome où il sera au service de la reine Maria Casimira de Pologne puis au Vatican, Lisbonne où il devient maître de chapelle auprès de Jean V roi du Portugal et enfin Madrid où il suit Maria Barbara de Portugal. Fils du compositeur Alessandro Scarlatti, c’est en s’éloignant de la tutelle de son père que Domenico trouvera sa propre voie musicale. Au cours de ses voyages au Portugal et en Espagne, Scarlatti ajoutera des influences à ses compositions, y compris celle de la musique de guitare espagnole.
Les sonates de Scarlatti sont en un seul mouvement, de structure traditionnellement binaire, avec de très nombreuses répétitions de phrases. Ce qui est remarque, en plus de leur expressivité changeante, c’est que souvent la structure harmonique est plus importante que la structure thématique.
Lillian Gordis est une jeune musicienne américaine, au parcours atypique, élève de Skip Sempé ou de Bertrand Cuiller et que Pierre Hantaï a pris sous son aile. Le temps est un élément fort chez la claveciniste : le temps de la musique (le temps ou tout particulièrement chez Scarlatti les temps harmoniques, mélodiques ou rythmiques), ces Zones, et la façon dont on peut le sculpter.
Lillian Gordis propose une très belle interprétation, pleine d’humilité face à cette musique, de sentiments et de vivacité, d’énergie (ce n’est pas pour rien si on la voit allongée, comme épuisée, prés de son clavecin sur une des photos du livret) où la technique est mise au service de la musique. Les dynamiques sont brillantes, lumineuses. Un disque plein de vie !
# 28 avril 2024 : Une sélection hebdomadaire fraiche comme le printemps
Ce n'est pas parce que le pays est plongé dans le froid et la morosité qu'il ne faut pas se faire plaisir. Alors, sortons, dansons, rêvons au travers de notre sélection culturelle de la semaine. Pensez aussi à nous soutenir en suivant nos réseaux sociaux et nos chaines Youtube et Twitch.