One woman show de et par Anne Tappon dans une mise en scène de William Pasquiet.
Elle vise l’Olympia. Il lui faudra peut-être un peu de temps avant d’y arriver mais toujours est-il qu’elle a déjà parcouru un bout de chemin depuis 2002 où elle a commencé à écrire son spectacle.
Titulaire d’un Diplôme d’études chorégraphiques en danse contemporaine, finaliste en 2005 au Premier Marathon du Rire de Paris, Anne Tappon a décidé de ne pas se départir de cette double compétence : humoriste mais aussi danseuse - et même chanteuse - ; depuis deux ans déjà, elle officie dans la petite salle ronde du théâtre Le Bout à Pigalle…
Mouche verte au pays de la morale ou boxeuse-danseuse alambiquée, la comédienne change d’humeur mais aussi de visage de façon surprenante : hyper émotive, au bord du gouffre sentimental, chorégraphe interprète aux développements intellectuels délirants, elle ne se lasse pas de ses portraits de femmes toquées, foncièrement drôles et désaxées.
"Borderline" l’est-elle ? Elle est plus ou moins givrée en tous les cas. A partir du moment où on en est conscient et mis à l’aise avec son délire, reste à dérouler le show…
On l’a compris : la fantaisie et la dinguerie douce sont ses terrains de jeux. Mais cette folie lui va bien : elle nous dérange fort judicieusement et joyeusement d’un train-train quotidien dès qu’on s’habitue au caractère déconstruit de sa performance où s’enchaînent des séquences qui se répondent ou au contraire, surprennent par leur décalage.
Son spectacle, un peu court, mérite d’être rallongé, histoire de se rendre tout à fait familier du personnage et savourer, mieux encore, sa fougue et son extravagance sans chercher à les définir.
Anne Tappon à suivre donc. |