Certains
considèrent "Ziggy Stardust" comme le point culminant de la
carrière de David Bowie, délaissant parfois Aladdin
Sane , son prédécesseur, que je trouve nettement
plus abouti.
l y a 30 ans, en pleine tournée américaine de "Ziggy"
, le Thin White Duke écrivait ce qui deviendra son nouveau personnage
décadent : Aladdin Sane (du jeu de mot "A Lad Insane" ). Cet
album fût le dernier de la période Glam de Bowie, si l’on
excepte la parenthèse "Pin Ups" .
Ici sont réunis tous les chefs d’œuvre du maître,
ayant influencés tous les artistes atypiques, à toutes les époques
(Rozz Williams reprendra "Panic In Detroit" , ainsi
que "Time" , reprise également par Cinema Strange).
C’est donc à titre commémoratif (et aussi pour se remplir
les poches, avouons le…) qu’EMI réédite ce chef d’œuvre,
dans un sublime packaging, avec une deuxième galette remplie de raretés.
Pour ceux qui ne connaissent pas ce bijou, sachez juste qu’il est indispensable
de posséder cet album dans sa discothèque, car tous les morceaux
sont d’une facture et d’une cohérence jamais égalées
(on retiendra toutefois un "Time" ultra décadent,
un solo de piano à pleurer sur "Aladdin Sane", et
l’on versera un torrent de larmes sur "Lady Grinning Soul").
En ce qui concerne le CD bonus, sachez qu’il contient des titres rares
de l’époque (le fabuleux "John I’m Only Dancing"
et le méconnu "All The Young Dudes" ), ainsi que des
lives de la tournée Aladdin Sane, mais si cela fera le bonheur du néophyte,
les collectionneurs seront déçus, puisque tous les bonus présents
se trouvent éparpillés sur divers singles et autres compilations.
Au final, si la possession de cette réédition n’est pas
indispensable pour le Bowie-fan, le jeune ne jurant que par Placebo et
Marilyn Manson se doit absolument de posséder Aladdin Sane (rien
que pour découvrir le refrain de "Cracked Actor" qui
a été honteusement pompé par Marilyn Manson sur "Vaudevil"
).
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