Soyons honnête, rien ne pouvait faire croire que nous parlerions de Mongrel ici.
Non pas que nous ayons une dent contre le genre, entre rap et hip hop, mais simplement que nous manquons cruellement de plumes dans ce domaine.
Pourtant, après une intriguante interview et une session acoustique (oui, c'est là que c'est réellement étonnant), je me suis dit qu'il était intéressant de vous parler de ce drôle de groupe.
Car Mongrel est tout de même assez atypique dans la mesure où, à part Low Key, dj d'origine irakienne, officiant dans le milieu hip hop, les autres membres viennent d'un univers bien différent et que nous connaissons bien, la brit pop. Ainsi répondent à l'appel entre autres DJ et autres MC, Jon McClure de Reverend and the Makers, Andy Nicholson et Matt Helders des Arctic Monkeys. A croire qu'après The Last Shadow Puppets, les membres de Artic Monkeys, sans doute boulimiques de musique, passent leur temps à monter des projets parallèles.
Mongrel signifie à peu de choses prêts ce que montre la pochette et ce qu'est leur musique, une sorte de mélange plus ou moins bien déterminé. Un terme un peu péjoratif qui pourrait rejoindre chez nous le terme bâtard. Le ton est donné. La basse ne sera pas sans rappeler le ska, tandis que certaines rythmiques plus rap feront la traversée de l'Atlantique pour aller voir du côté de Rza ("Act like that" avec ses airs de Pulp Fiction).
Un mélange sonore réussi et varié qui ne devrait pas rebuter les réfractaires au hip hop.
Mais au-delà d'un album, court, en forme de melting-pot sonore, Mongrel ne cache pas de se positionner en militant, posant le doigt sur les différentes plaies plus ou moins douloureuses de notre monde.
On fait alors un saut en arrière, se remémorant le rock prolo des Clash. Voilà à quoi fait penser ce joyeux bordel sur Better than Heavy qui nous paraît si familier. Il suffît d'écouter "Julian" ou "Better them than us" étonnant mélange entre les Clash et Gorillaz, pour s'en convaincre.
Bon, évidemment côté revendicatif, ça se pose là : il y est question de Bush (trop tard), de terrorisme, du fait que nous serions tous que des numéros (ayons une petite pensée pour Patrick McGowan), etc.
Rien de réellement nouveau, à la limite même d'en être à enfoncer des portes ouvertes mais après tout, s'il est au 21ème siècle, encore besoin de dire ces choses là pour faire prendre conscience à tout un chacun que oui, définitivement, la guerre c'est mal alors c'est bien qu'il y ait des gens pour le faire et en l'occurrence, d'assez belle manière.
Et si les artistes militants ne sont plus vraiment ce qu'ils étaient, peut-être trop occupés à combattre la crise du disque, reconnaissons à Mongrel le courage de monter au créneau avec un disque qui plus est pas facile à classer. |