Better Angels of our Nature est le premier album du groupe Seagull Strange. Originaire de Bristol, le groupe qui se compose de six personnes se rapproche de la formation de Paris Motel, partageant la même ambition d'un rock quasi symphonique.
Seagull Strange se caractérise encore par une personnalité forte, celle de Dan Telling qui chante et compose tous les morceaux du groupe. Sa voix particulière proche de celle de Michael Stipe (R.E.M.) et de Brian Molko (Placebo) se promène entre chant et récit. Conteur ou poète, Dan Telling accommode les personnages mythiques et bibliques à la lumière du monde contemporain décrit comme monstrueux et violent.
Groupe de guitares, la rythmique puissante de Chris Mapp à la batterie n'en impose pas moins cette espèce d'aplomb et de détermination que l'on rencontre dans tous les groupes qui ont envie d'en découdre avec l'histoire du rock.
Dès le premier album, la maturité des compositions, le son lourd et grave des Seagull Strange attisent la curiosité. Mais autant un groupe comme Arcade Fire semble définitivement tourné vers la malédiction et la nature sauvage, autant Seagull Strange peut irriter par une certaine propreté, une netteté d'exécution qui glisse plutôt qu'elle n'agrippe l'auditeur tendu comme un arc vers la prochaine chanson, vers un riff qui électrise le poil.
La musique de Seagull Strange se veut hantée et hypnotique, sans atteindre réellement son but. Les chansons passent, égales. Elles deviennent mornes après plusieurs écoutes. Ce qui est parfois le propre des disques qui ne se sont pas frottés au préalable aux expériences live, les disques que la scène n'a pas façonnés, équarris pour dégager la force brute. Seagull Strange vaudra certainement le détour sur scène. On attend les annonces de concert en France à Paris ou ailleurs. |