A
Barcelone, dans le quartier de l’Eixample, n’est
pas mort le beau temps des cathédrales de l'ère
médiévale, où le siècle constituait
l'unité de mesure d'érection des édifices.
En effet, en 1882 a commencé, sur une initiative privée,
celle de Joseph Maria Bocabella i Verdaguer, fondateur d'une
congrégation conservatrice, la construction d’un
temple expiatoire dédié à la Sainte Famille
qui devint l’ultime chantier de l’architecte espagnol
Antoni Gaudi, fer de lance du modernisme, émanation catalane
de l’Art nouveau, qui en reprit le projet pour le porter
au summum de son monumentalisme et de son exubérance
tant ornementale que symbolique.
Sa
mort accidentelle, la disparition de ses plans, les événements
historiques que connût l’Espagne dans la première
moitié du 20ème siècle constituèrent
autant de vicissitudes qui ont compromis et retardé son
exécution. En 2009, cet édifice atypique et exceptionnel,
La Sagrada Familia, est toujours
en cours de construction et son achèvement prévu
pour 2026 année du centenaire de la mort de Gaudi.
Un défi architectural et un enjeu touristique
Exceptionnel cet édifice l’est à plus d’un
titre, ce qui explique également l’engouement indéfectible
des visiteurs et des touristes.
Ainsi cette chimère architecturale aux proportions monumentales,
aux dimensions impressionnantes avec des flèches dépassant
cent mètres et une capacité d’accueil de
13 000 personnes, qui concourut pour devenir une des Sept nouvelles
merveilles du monde, est déjà inscrite sur la
liste du patrimoine mondial de l'Unesco et ouverte au culte.
L’atypique
richesse ornementale repose sur une hybridation ébouriffante
du respect des traditions avec la symbolique chrétienne
et de modernité avec le modernisme naturaliste mais également
sur la singularité de chacune des façades réalisées
par des artistes différents.
L'édifice achevé comportera trois façades
scandant les 3 moments forts de la vie du Christ, que sont la
Nativité, façade en dentelle dans laquelle l'élément
ornemental majeur est le végétal réalisée
notamment par Gaudi, la Passion réalisée par le
sculpteur catalan Josep Maia Subirachs i
Sitjar dans un style massif aux lignes géométriques
en rupture totale avec celui de Gaudi, et la Gloire, rythmées
par 12 flèches en forme de stalactites qui symbolisent
les douze apôtres.
D'autres tours-clochers seront consacrées aux Evagélistes
et à la Vierge Marie, l'ensemble dominé par la
tour symbolisant le Christ avec la croix à quatre bras
de Gaudi.
La visite de ce chantier perpétuel constitue donc une
étape incontournable pour le touriste qui pourra donc
y revenir plusieurs fois sans se lasser. |