Simenon n'est pas Maigret
… Enfin pas seulement.
Et pourtant ! Maigret c’est celui que l’on attend
au coin d’une rue. A Paris ou dans une sous préfecture.
L’ombre tranquille de sa silhouette se fond de brume.
Des couleurs expressionnistes toutes en harmonies. C’est
le personnage qui a fait la fortune de son créateur.
C’est aussi le personnage de fiction français le
plus adapté au cinéma (et pas qu’en France,
puisque, jusqu’au Japon, le héros trimbale sa lourde
silhouette provinciale).
Maigret est un provincial monté à Paris pour
y faire carrière. C’est donc un sacré hommage
que lui rend la Cinémathèque de Toulouse. Il ne
vous reste que peu de temps (jusqu’au 28 février)
pour revivre en image l’univers si particulier de Simenon.
A croire d’ailleurs que l’un a déteint sur
l’autre. Que l’autre, peut-être Simenon, c’est
laissé influencer par Maigret pour offrir au lecteur
une palette de personnages unique, et que l’on retrouve
flirtant au gré du 7ème Art.
Depuis le début du cinéma parlant (première
adaptation date du début des années 1930) Simenon
a toujours été adapté. Même si l’homme,
bougon le plus souvent a rarement été satisfait
des adaptations.
Peu importe.
Nous avons le plaisir de découvrir quelques perles dont
"La nuit du carrefour"de Jean Renoir, dont Simenon
disait être l’une des adaptations la plus réussies
de Maigret, "Les inconnus dans la maison" d’Henri
Decoin, ou encore, plus récemment, le film de Chabrol
"Les Fantômes du chapelier". Trois films sur
la petite quinzaine que vous propose la cinémathèque,
qui reflètent bien, chacun à sa manière,
l’étendue du talent de celui qui pensait que l’art
de l’écriture était affaire d’image.
Le verbe juste et l’atmosphère collera à
la peau. C’est vrai que parfois on se prend à penser
au mauvais temps. Non pas une pluie qui dégouline comme
dans les polars américains, non, une bruine qui imprègne
totalement les vêtements. De ce temps qui vous invite
a rester chez vous. Mieux à courir à la cinémathèque
vous mettre au chaud et s’installer confortablement voir
la brume envahir l’écran et reconnaître la
silhouette lourde de Maigret s’avancer vers vous.
Bonne projection ! |