Spectacle
conçu et mis en scène par Nina Chataignier, avec
Armelle Abibou, Christine Armanger, Pascaline Baumard, Rémi
Deulceux, Stine Thilde Elrond, Jonathan Semo, Michael
Skal et Pauline Susini.
Ils sont huit et se relaient sur la petite scène du Théâtre
du Temps pour parler d'amour. Car il s'agit avant tout de témoignages,
d'extraits d'interviews que les comédiens se sont appropriés,
à tel point qu'on ne sait plus distinguer la part du vécu de
celle du jeu.
Pour ce projet, Nina Chataignier,
la jeune metteur en scène, a interrogé une vingtaine d'hommes
et de femmes, de 25 ans environ, sur leur vision de l'amour
et du couple. Sur scène, ce matériau prend tantôt la forme d'interviews
(l'acteur est isolé et répond aux questions de Pauline Susini en voix
off), de scènes de couple, de mime, de réflexions à voix haute,
de cours de chimie ou de sexologie.
Pour les interpréter, de jeunes comédiens. Si tous sont crédibles
et apportent leur touche personnelle à ces récits amoureux (ou
pas !), on notera en particulier la jolie Christine
Armanger, tantôt comique muet façon Charlot, tant plantureuse
spécialiste de sexologie, complètement décalée avec ses talons
aiguilles, sa tenue improbable et sa perruque à la "Pulp Fiction"
; la très fraîche et attendrissante Stine
Thilde Elrond, au charmant accent danois ; ou encore
Pascaline Baumard pour cette scène
hilarante sur la sexualité des campagnols.
On ne viendra pas pour l'interactivité avec le public (quasi
inexistante malgré l'accueil chaleureux de l'équipe), ni pour
les projections annoncées dans le pitch, mais pour la justesse
des témoignages et du jeu, pour l'universalité des réflexions.
Et pour le rythme : l'enchaînement des scènes et la diversité
des formes qu'elles prennent font de la pièce un spectacle dynamique
et divertissant où l'on ne s'ennuie jamais.
Sur le fond, on s'y retrouve également - en particulier la
génération des jeunes trentenaires urbains, actifs, tiraillés
entre la recherche de l'amour et le désir d'indépendance -,
on s'émeut, on sourit et on ressort empli de fraîcheur et d'espoir.
Idéaliste la génération du zapping ? Sûrement. Mais aussi fragile
et romantique. Exigeante et volontaire. Paradoxale sans doute... |