Voici encore un lundi où la scène de la Pépinière Théâtre ne fait pas relâche puisque s’y déroule la Master Classe de février de Jean-Laurent Cochet.

Une soirée qui démarre sur les chapeaux de roue avec "Une paire de gifles", une exquise pièce courte de Sacha Guitry de la série "La vie à deux" dans laquelle il distille une savoureuse déclinaison du trio vaudevillesque dont il renouvelle, avec la plume élégante et l’esprit qui le caractérise, l’intrigue, avec dans le rôle de la femme, du mari et de l’amant, Sylvy Ferrus, Romain Trichereau, recrue vendéenne du Cours Cochet qui se confirme en comédien de fantaisie et Franck Cicurel.

Vincent Simon sera chaleureusement félicité par le Maître pour sa maîtrise du lyrisme dans le monologue du soldat mort de "Une fille pour du vent" de André Obey toujours salué par Jean-Laurent Cochet comme le plus grand auteur de ce temps

Après la tragédie d’Iphigénie, l’absurde loufoque de Raymond Devos avec son sketch "Qui tuer ?" dit par Etienne de Larminat qui ne cherche pas à faire du Devos

Retour à la tragédie avec une scène d’une pièce de Bertold Brecht, "Le cercle de craie caucasien", bien interprétée par Mathieu Béneteau et Rebecca Saada, qui révèle son potentiel dramatique alors qu’elle a souvent passé des scènes de comédie, registre dans laquelle elle est particulièrement à l’aise.

Jean qui rit et Jean qui pleure, retour à la comédie et aux scènes d’amour atypiques avec Delphine Durand et Julien Dupuy dans une scène inénarrable de "Lucienne et le boucher" de Marcel Aymé, celle de l’assaut trivial de Lucienne sur le boucher amoureux une scène de "Pétrus" de Marcel Achard, auteur absent des scènes, avec Romain Trichereau et Noémie Caillot.

Une Master Classe en serait pas une master classe sans une fable de La Fontaine, base de l’enseignement dispensé au Cours Cochet et c’est Sylvain Mossot qui présente "Les souhaits".

Autre exercice récurrent, la scène de Louis XIII dans "Marion Delorme" de Victor Hugo qui constitue une scène dite "de révélation" pour les élèves masculins. Ce soir, elle sera dispensée parfaitement par Federico Santacroce auquel Pierre Boucard donne la réplique et sera l’occasion d’un travail approfondi avec deux nouveaux élèves Alexandre Maréchal, qui a le physique de l’emploi avec ses longs cheveux bouclés, et Pierre Peigné dans le rôle de Bellegarde.

La soirée se clôt avec "La parisienne", drame réaliste grinçant,de Henri Becque, pièce magistrale mais terriblement ardue avec une scène que présentent Charlotte Mousset et Franck Cicurel qui fera l’objet d’un travail à chaud extrêmement précis Jean-Laurent Cochet, qui évoque l’hérésie vue cette saison sur la scène d’un grand théâtre parisien, ne pouvant laisser passer la moindre faille, procédant ainsi non seulement à une des finalités de la Master Classe qui consiste en un travail approfondi des textes ainsi dévoilé au public mais également à restituer et expliciter pour ce dernier l’intrigue de la pièce et l’étude des caractères.