Spectacle de claquettes conçu par Fabrice Martin, Costel et Dorel Surbeck, mise en scène de Jean-Marc Galéra, avec Fabrice Martin, Costel Surbeck, Dorel surbeck, Emilie Rupp et Edwige Larralde (en alternance Gilles Guénat, Rebecca Egli, Sophie Rupp et Laura Fonsecca).
Du souffle, du rythme et des jambes. Tel est le minimum vital pour tenter la pratique des claquettes. De là à monter sur scène… il faut de la passion, du travail et la grâce. De là à concocter un véritable spectacle autour de la tap dance qui adopte une judicieuse forme scénique pour éviter les écueils de la démonstration performative, du numéro de music hall ou de la resucée "à la Fred Astaire" des comédies musicales hollywoodiennes, il faut de l'inventivité dans la tête et de la virtuosité dans les pieds.
Tout ce dont dispose le trio multimédaillé des championnats du monde de claquettes composé de Fabrice Martin et des frères Surbeck, Costel et Dorel, qui furent ses élèves, en sus du sens de l'humour et du plaisir évident de la scène, qui a conçu cet époustouflant "Shoebiz" et su s'entourer des compétences nécessaires pour présenter un véritable show professionnel en forme de tableaux humoristiques.
Les lumières de Vincent Ravanne virevoltent avec les danseurs, Jean Duperrex a concocté un habillage sonore sur mesure et Jean-Marc Galéra orchestre le tout avec une mise en scène pétillante et roborative qui mise sur la vélocité des enchaînements, la fluidité et la rapidité de l'exécution et la contemporanéité des saynètes qui sont autant de scènes hilarantes de la vie quotidienne revisitées à l'aune de la bonne humeur et du burlesque..
Accompagné de deux émérites homologues féminines, Emilie Rupp et Edwige Larralde, deux petites brunettes qui ne comptent pas pour des prunes, le trio devient un quintet déjanté qui entraîne le spectateur de la nurserie au paradis en passant, entre autres, par les vacances, des sports d'hiver aux plages polynésiennes, le bureau et la maison de retraite. Faisant flèche de tous bois, ils détournent les objets pour en faire des instruments de percussions, telle la bonbonne de fontaine à eau pour un ballet sonore et lumineux, et tout ce qui se met au pied, de la basket roulette à la palme de natation, fait office de substitut de claquettes.
Même si le spectacle est choral, chaque danseur est investi d'un caractère et quasiment d'une chorégraphie spécifique ce qui donne à ce spectacle visuel et musical au sens large du terme une vraie dimension théâtrale avec le recours à la pantomime. Et les quidams sont bougrement expressifs.
Divertissant et étourdissant, le spectacle, qui a pris son envol à Avignon dans le Off 2009 et foulé les scènes de France et de Navarre, prend enfin ses marques pour la première fois sur une scène parisienne, et ce au Vingtième Théâtre jusqu'au 19 juin 2011. Qu'on se le dise car ce serait dommage de les rater ! |