Comédie de Carine Lacroix, mise en scène de Justine Heynemann, avec Grégoire Baujat, Mounir Margoum, Marie Êve Perron et Alexie Ribes.
Malgré un titre aussi singulier qu'intrigant, la partition de Carine Lacroix, déclinaison générationnelle du sempiternel thème du besoin et du triomphe de l'amour, aura du mal à susciter l'intérêt du spectateur et ce, avec la meilleure volonté du monde, même en se tordant avec bienveillance les méninges.
"Le torticolis de la girafe", c'est huit personnages en quête d'amour, mais également en quête d'auteur car le texte de Carine Lacroix, qui a voulu écrire une comédie sur les relations amoureuses des jeunes adultes du 21ème siècle, manque de substance et de souffle en ce qu'elle les illustre de manière à la fois réductrice et stéréotypée à travers l'histoire pas vraiment hilarante de quatre couples de handicapés de la vie aux airs de ravis de la crèche.
Et l'histoire, entre atermoiement et frénésie, de ces quatre couples de handicapés de la vie aux airs de ravis de la crèche, histoire ignorant la mixité amoureuse (la caissière de supermarché et le chômeur, le couple de jeunes de la cité, les pseudo-intellectuels avec l'égérie et l'écrivain raté) et dans laquelle ce sont les femmes qui mènent la danse, du dédain simulé au harcèlement assumé, ne prête pas tant au rire qu'à l'affliction.
Pour parer à l'inconsistance des personnages et à l'indigence du texte constitué par un enchevêtrement de micro-scènes, Justine Heynemann a choisi de distraire l'attention en privilégiant la vélocité du rythme, les acteurs (Alexie Ribes, Marie Êve Perron, Grégoire Baujat et Mounir Margoum) jouant les frégolis et les régisseurs dans une valse à vue des éléments du décor. Mais le compte n'y est toujours pas. |