Spectacle conçu par Frédéric Jessua autour du Journal de Kurt Cobain, avec Marie Nicolle, Mélie Fraisse, Baptiste Chabauty, Frédéric Jessua, Liam Morrissey et Charles d'Oiron..
Frédéric Jessua, comédien et metteur en scène qui travaille beaucoup depuis 2009 sur le répertoire du Grand Guignol restitué dans son jus, change complètement de registre avec "Peu importe, tant pis !" en faisant vibrer sa fibre de musicien.
Sous ce titre inspiré du du leitmotiv scriptural de Kurt Cobain, "Eh merde, tant pis !", figurant dans son journal, il évoque, avec la participation de comédiens-musiciens et chanteurs, la brève vie du chanteur-leader du groupe Nirvana, figure culte du grunge considérée comme "la" musique de la fameuse "génération X" dont la mort brutale à 27 ans a consolidé le club des 27 qui regroupe les musiciens mythifiés par une mort précoce et violente par overdose, suicide, accident ou meurtre.
Dans ses carnets intimes, publiés à titre posthume par une veuve éplorée compagne junkie qui a survécu mais ayant-droit intéressé ayant le sens des affaires, Courtney Love, connue notamment comme chanteuse du groupe Hole, Kurt Cobain, névrosé, maniaco-dépressif à tendance suicidaire, toxicomane et victime de sa gloire, livre ses réflexions sur la musique,la célébrité, son addiction, mais aussi sur l'industrie du disque, le rôle des médias et les dérives de la société américaine des années 80.
Entre narration, profération, citations et covers, Frédéric Jessua à la batterie, Mélie Fraysse au violon, Baptiste Chabauty à la guitare, Liam Morrissey au violoncelle et Charles d'Oiron à l'électronique, entourent l'excellente Marie Nicolle, au jeu, au chant et à l'accordéon, qui incarne avec beaucoup d'intensité sensible le chanteur écorché vif.
Un spectacle patchwork bien boutiqué, à la frontière des genres, qui restitue le parcours chaotique d'un jeune homme, semblable sans doute à de nombreux autres mais anonymes, qui est entré dans la légende du rock. |