Patron du label Miam Monster Miam, Benjamin Schoos sort ici et bien évidemment sur son propre label un album solo, c'est-à-dire sans son compère Jacques Duvall et sans ses Phantom de musiciens. Du moins, ce n'est pas affiché comme tel sur le disque.
Schoos s'autorise tout de même une bonne compagnie de temps en temps et on croisera au détour de quelques duo Marie France (dont le dernier album écrit par Duvall est sorti sur Miam Monster Miam), Chrissie Hynde, Mark Gardener ou Laetitia Sadier. Un casting hétéroclite donc mais pas dénué de classe.
Pour autant, tout n'est pas égal sur cet album et certains textes frôlent l'indigence et la mélodie des mots peine à convaincre. Certes, l'idée est de raconter plus ou moins une histoire : celle d'un catcheur dont le destin est d'affronter sa pire adversaire, Chinagirl. Mais le concept album peine à convaincre, finalement assez peu axé sur cette histoire et bien loin de Boulbar et son magnifique Requiem pour un champion, racontant le terrible destin d'un boxeur. Ce sont au final les chansons de prime abord en marge de l'histoire qui convainquent le plus. Le duo avec Sadier en tête, tant la demoiselle impose sa marque. "Le combat" et ses airs de Daho est aussi intéressant, même si le texte est un peu moins fluide.
Entre chanson française un peu basique, rock et concept album, Schoos livre cependant quelque chose d'assez inhanituel et avec une certaine élégance, un peu désuette. Ce n'est pas du Gainsbourg ni du Boulbar, ce n'est pas non plus du Dominique A ou du Benabar, c'est du Schoos, c'est belge et ça s'écoute sans déplaisir avec quelques très bons moments qui viennent vous cueillir par surprise. Déjà pas si mal |