Comédie de Olivier Choinière, mise en scène Frédéric Maragnani, avec Anne Benoît, Rodolphe Congé, Jean-Paul Dias et Crystal Shepherd-Cross.
Frédéric Maragnani met en scène "Félicité", un texte narratif dans lequel son auteur, Olivier Choinière, dramaturge québécois diplômé en écriture dramatique de l'École nationale de théâtre du Canada, s'est intéressé à l'impact du star system sur l'imaginaire et le mental de ses concitoyens.
Et plus précisément sur le phénomène d'adulation des vedettes et célébrités qui, pour certains, se substituant aux mythes et aux dieux, permettent non seulement de supporter la médiocrité et la banalité de leur vie ordinaire en conduisant parfois à une identification névrotique pour vivre une vie rêvée, mais également, pour d'autres, de supporter l'insupportable.
Il a donc pris un exemple "local", celui de Céline Dion, chanteuse à la renommée internationale, devenue l'incarnation québécoise du rêve américain, à l'origine d'une "célinedionmania", soigneusement alimentée par l'intéressée elle-même et abondamment relayée par les médias qui exaltent les success story des stars de pacotille érigées en héroïnes du conte de fées moderne.
Sans être novatrice la thématique est intéressante mais la partition, essentiellement narrative, déçoit tant par son écriture que par sa structure dans la mesure où - de surcroît mise en scène de façon très statique sur un plateau quasiment nu - elle consiste en la juxtaposition de deux récits.
Le premier consiste en un échange de dialogues narratifs entre quatre personnages, dont un homme déguisé en indien et une jeune femme lookée Christian Lacroix, autour de l'un des épisodes cruciaux de la vie de la chanteuse quand elle annoncé sa décision de mettre en stand-by sa carrière pour raison familiale, pour lequel l'intérêt s'émousse vite.
Avec le second, intensément porté par Anne Benoît, le spectateur bascule dans l'horreur avec, inspiré d'un fait réel, le récit d'une femme victime de la barbarie familiale qui a survécu grâce à une déréalisation salvatrice.
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