Comédie dramatique d'après l'oeuvre éponyme de Louis Calaferte, avec Richard Arselin, Véronique Boutonnet et Franck Etenna.
Dans "C'est la Guerre", Véronique Boutonnet, Richard Arselin et Franck Etenna interprètent tous les personnages de la fresque en temps de guerre dressée avec ses souvenirs d'enfant né en 1928 par le poète et romancier Louis Calaferte.
Il a onze ans quand la seconde guerre mondiale entre dans son village et dans sa vie avec l'ordre de mobilisation générale du 2 septembre 1939.
"C'est quoi la guerre ?" demande-t-il à la cantonade. "Mange ta soupe !" lui est-il répondu tant par ceux qui "ont fait 14-18" que les autres, qui, en une époque qui ne connaît ni sans télévision ni diffusion de l'information en temps réel par le net, ne peuvent se fier qu'à la radio et au journal.
Les enjeux du conflit les dépassent et la guerre demeure l'affaire des gens de Paris jusqu'au jour où ses conséquences impactent directement leur vie quotidienne avec le départ des hommes et la réquisition des chevaux. L'Occupation, l'exode, le rationnement, la haine des Juifs, le marché noir, la milice, la Résistance, les exactions de la Libération, servent alors de révélateur des turpitudes morales qui érodent l'âme de l'homme.
La guerre n'est pas l'affaire des gosses et cependant c'est à son aune que le garçonnet, superbement incarné Véronique Boutonnet, qui a bien compris que tout avait changé, répétant souvent "ça fait un peu peur", va faire son éducation d'homme ("J'apprends l'homme : l'homme est une saloperie").
Scandé par des extraits des "Glassworks" de Philip Glass et des compositions originales de Franck Etenna, nourri d'une langue simple, truculente et sensible, le spectacle est dispensé dans un registre épique parfois teinté de burlesque et un décor de bric et de broc dans son "jus" sous la forme d'une ronde événementielle dans laquelle le jeune garçon fait défiler les figures de son enfance.
Verbe précis et jeu juste, sans verser ni dans le naturalisme ni dans le lyrisme, les trois officiants, Véronique Boutonnet, Richard Arselin et Franck Etenna, livrent une vivante leçon d'histoire et d'humanité. |