Two the West est un projet principalement articulé autour de Lionel Giardina, guitariste et chanteur, et Fred Woff insatiable collectionneur d'orgues "vintage". Pas parce que c'est à la mode, mais parce que le bougre est un féru de sons authentiques puisque son activité principale est ingénieur du son.

Ces deux Bretons exilés en région parisienne n'en sont pas à leur coup d'essai. Ils se sont déjà faits remarquer auprès des fans de rock progressifs avec leur projet Aside Beside, qui a eu son petit succès auprès des amateurs du genre au début des années 2000. Contraints par des obligations professionnelles, les deux compères ont mis leur collaboration musicale entre parenthèse, mais ces deux là avaient toujours en tête de refaire de la musique ensemble un jour.

C'est ainsi que les deux amis ont peu à peu lancé ce qui allait devenir Two The West. Ce premier album éponyme est le fruit d'un travail étalé sur plusieurs années. De nombreuses chansons ont vu les jour chez Lionel Giardina qui profite de son temps libre pour enregistrer des morceaux ou des idées de morceaux potentiels. Fred Woff contribue également au processus de création mais y apporte également un important travail de production et de mise en sons. Accompagnés de musiciens chevronnés, le duo a également pas mal éprouvé ses morceaux sur scène, notamment en région parisienne et sur leur terre bretonne natale courant 2013.

Sur ce nouveau projet, le duo a élargi sa palette sonore et s'est extirpé du carcan un peu réducteur du rock progressif pour se recentrer sur des morceaux plus pop, rock et folk. L'album laisse place aux belles balades ("On Top Of Us All", "Hugo" et sa belle digression country folkisante). "So Much Rage In Me" permet d'apprécier le régistre vocal étandu de Lionel Giardina. Cependant, le groupe ne se limite pas aux codes classiques de l'écriture, comme le prouve l'aventureux "Another Part" qui lorgne vers les machines et les expérimentations d'un Radiohead circa Kid A. "Where Very Few People Go" et sa cavalcade pop sautillante est un des bonnes surprises de cet album, mais l'on se laissera surtout surprendre par la mélancolie doucereuse de "Yous And Whys" et son thème de synthé pas si éloigné des Notwist.

La deuxième partie de cet album est de loin la plus intéressante car elle offre une varieté appréciable qui surprend constamment l'auditeur. Two The West évite d'être trop prévisible et de s'enfermer dans une formule toute faite, de tomber dans les écueils des codes d'un genre précis qui plombent bon nombre d'albums. Le duo démontrera une fois de plus cette capacité à surprendre sur l'impeccable balade pop "When You Get There" et ses magnifiques arrangements de cordes et de cuivres Scott Walkeriens en diable ainsi que ses cœurs à la Beach Boys.

Au final un disque atypique où le duo mélange habilement sa maîtrise des codes de l'écriture classique et ses velléités aventureuses. On suivra avec attention la suite des aventures sonores de Two The West.