Spectacle musical mis en scène par Petia Iourtchenko, interprété par Matrena Iankovskaya, Sacha Vallayes, Alissa Doubrovitskaia, Ania Serova, Anne Basaldella, Cécile Bernard, Frédéric Forestier, Gaelle Trimardeau, Julien Wolf, Roman Berbard, Kevin Souterre, Sani Marcovici, Simon Renou et Youlia Sermiagynza
Chorégraphe et professeur de danse, Piéta rentre chez lui après une journée de travail exténuante. Il a la surprise de recevoir la visite d'une amie d'enfance, venue de Russie à Paris pour donner un tour de chant, qui lui rappelle de nombreux souvenirs autour de la danse et de la musique tziganes.
"Mémoire d'un vieux Tzigane" affiche d'emblée son ambition d'aller au-delà du simple enchaînement de tableaux de danse tsigane Mosaïque de peuples nomades, la musique tsigane va piocher aussi bien dans le folklore d'Europe de l'Est que dans le flamenco.
Les chorégraphies de Piéta Iourtchenko s'inscrivent dans la lignée du flamenco, tant par les tenues des danseuses que par les mouvements du bas du corps. Les talons qui frappent le sol, les chaussures à talons épais pour les femmes, les jupes longues qui créent d'amples mouvements des tissus.
Cependant, dans ce spectacle, Piéta Iourtchenko aborde aussi l'exclusion dont ont été victimes les peuples tziganes, et même la politique d'extermination à la période de l'holocauste à travers le souvenir de sa mère.
Tout à fait réussi et entraînant dans ses chorégraphies colorées, "Mémoire d'un vieux tzigane" se heurte cependant à un paradoxe : ambitionner d'aller au-delà du spectacle de danse traditionnelle et montrer la danse tzigane comme un mouvement des corps débarrassé de ses oripeaux mais proposer des tableaux parfois clichés à un public qui, d'ailleurs, en redemande.
On regrette aussi que Piéta Iourtchenko aborde la période du nazisme dans l'histoire des peuples tziganes sans évoquer les exclusions actuelles liées aux montées des nationalismes en Europe.
Spectacle totalement abouti dans sa forme, le public apprécie la performance dansée et les chorégraphies effectuées par la troupe de danseurs, les solos de Piéta Iourtchenko, les chants de Matrionna Iankovskaïa et les parties de guitare de Sacha Vallayes leur vaudront une standing ovation de la part de l'ensemble des spectateurs. |