Spectacle musical du groupe vocal Piccolo, interprété par Laurent Deffaux, Emmanuelle Guillot-Droullé, Etienne Guillot, Christophe Raymond et Raphaël Saur dans une mise en scène de Georges Gagneré.

25 ans déjà que le groupe Piccolo a pris son élan et quitter sa belle place Stanislas pour réjouir ici et là les petits et les grands. Leurs pérégrinations vocales sont facilitées par un détail qui compte : les cinq membres ne sont pas encombrés par leurs instruments de musique.

En les voyant, on ne pourra pas dire que cette absence cache un souci d'économie. Car s'il est une qualité qu'on peut d'emblée leur reconnaître, c'est la générosité. Il suffit même d'une salve d'applaudissements pour qu'ils bissent leur version formidable de "Marcia Baila".

Piccolo est ce qu'on appelle un groupe vocal qui chante a capella. Ces cinq compères, dont une seule compère féminine, qui utilisent aussi leurs voix pour suppléer les instruments.

"On court...", titre emblématique de leur dernier CD, est aussi celui de leur nouveau spectacle et il est loin d'être mensonger : en moins de 80 minutes, ils interprètent une vingtaine de chansons.

Le rythme est constant, les temps morts impitoyablement proscrits et, en quelques secondes, ceux qui ne les connaissaient pas encore rejoignent dans une mutuelle admiration ceux qui les avaient déjà vus.

Dire qu'on est vite conquis est donc une expression faible. Qu'ils chantent ou murmurent leurs propres compositions ou se permettent d'astucieuses versions des Rita Mitsuko, de Maxime Le Forestier, voire de Georges Brassens, ils tiennent la rampe et ne la lâchent plus.

Comme de surcroît, ils sont d'excellents comédiens, mis astucieusement en scène par Georges Gagnérié, chaque chanson est un petit tableau original et inventif. Evidemment, la parenté avec les frères Jacques ou les Octaves est revendiquée.

Les Piccolo appartiennent volontairement ou incidemment à toute une tradition très française qu'on est très content de ne pas voir disparaître en ces temps binaires. On pense aux mythiques "Double six" de Mimi Perrin ou même aux "Take 6" quand les "Piccolo" s'amusent à se moquer du blues.

Viennent aussi en tête des groupes plus contemporains, comme les Fabulous Troubadors ou "Chanson Plus Bifluorée", avec qui le quintet partage le sens de la formule, la facilité qui a dû nécessiter un travail fou et la pratique de la critique à fleuret mouchetée.

Bref, Laurent Deffaux, Emmanuelle Guillot-Droulié, Etienne Guillot, Christophe Raymond et Raphaël Saur ont bien raison de jouer de leurs cordes vocales sur scène. Ce moment de partage qu'ils proposent à tous les spectateurs aux oreilles sensibles ne doit pas être négligé et on leur souhaite de porter longtemps haut et fort le drapeau de l'humour taquin et festif.

On n'oubliera pas de venir en famille, car Piccolo se consomme sans modération à tous les âges et plaira autant aux enfants qu'à leurs grands-parents.