Réalisé par Lucrèce Andreae, Anne Huynh, Anne Baillod, Pauline Pinson, Osman Cerfon, Jean Faravel et Janice Nadeau. France/Suisse. Animation. 0h54 (Sortie le 31 octobre 2018).
Encore une fois le Studio Folimage démontre son originalité et n'hésite pas à aborder un thème apparemment tabou en animation dans ses six courts métrages qui forme un programme de 54 minutes.
En effet, "Ta mort en short(s)" évoque clairement le problème de la mort et le fait avec à la fois humour et délicatesse. Six regards différents, bien sûr, qui vont de l'allusion poétique de la disparition, souvent autour de la mort d'un grand-parent ("Mon papi s'est caché" d'Ann Huynh), à la franche "rigolade" sur la mort ("Chronique de la poisse" d'Osman Cerfon, "Los Dias de los muertos" de Pauline Pinson).
Six regards qui se complètent, se mêlent, s'entrechoquent dans un programme où il n'y a ni haut ni bas, et d'où se dégage une belle homogénéité. Aucun des six courts ne fait tâche par rapport aux autres. Tous se suivent avec le même plaisir et peuvent être vus par les petits et les grands. Ils fourniront sans doute de fructueux échanges entre parents et enfants.
Peut-être faudra-t-il que les parents préparent la séance pour ne pas être cueillis à froid, surtout si les plus jeunes ont été déjà confrontés à la disparition d'un grand-parent et qu'ils découvrent "Pépé le morse" de Lucrèce Andreae (César du meilleur court métrage d'animation 2018) ou "Mamie" de Janice Nadeau.
Du beau classicisme de "La Petite marchande d'allumettes" d'Anne Baillol et Jean Faravel aux petits bijoux déjantés que sont "Chronique de la Poisse" ou "Las Dias de los muertos", en passant par le très bel esthétisme de "Mon papi s'est caché" et à la douce fantaisie de "Pépé le morse" et de "Mamie", chacun des courts proposés mérite sa sélection.
Le programme ainsi constitué est vraiment d'une qualité rare. Aucune faute de goût n'est notable dans leur manière d'aborder la mort et, on le répète, "Ta Mort en short(s)" permettra à bien des parents d'oser discuter du sujet avec leurs chères tête blondes ou pas.
Un régal pour les yeux qui distille presque une heure de bonheur jamais morbide. |