Monologue dramatique de Jean-Pierre Siméon interprété par Delphine Valeille dans une mise en scène de Michel Bruzat. Quelques sacs et une forme de dos, assise, tapie dans l'ombre. La voix s'adresse à son enfant qu'on ne voit pas.
Ce texte c'est l'histoire par sa voix, d'une migrante dans un centre de rétention. Une femme qui a vu son amour torturé et mort, qui a fui son village en guerre et dont le seul être qui lui reste, cet enfant, résulte d'un viol par des soldats.
Delphine Valeille, magnifique comédienne, éclaire les mots tant sublimes que crus de Jean-Pierre Siméon, dont la poésie coule à flot dans une limpidité absolue pour dire, de l'intérieur, toute la barbarie des hommes, et la souffrance traversée par cette femme brisée.
Avec une grande douceur dans une émotion rentrée, Vanda se décharge de toute les salissures et fait chavirer le coeur.
Magistralement dirigée par Michel Bruzat avec sobriété et évitant tout pathos, éclairé finement et sans fioritures par Franck Roncière, avec "Le Testament de Vanda", monologue implacable qui laisse muet de stupeur, Le Théâtre de la Passerelle crée un nouveau spectacle essentiel, en tous points remarquable. |