Seul en scène musical conçu et interprété par Caroline Loeb accompagnée par les musiciens Stéphane Corbin, Yorfela et Benjamin Corbeil dans une mise en scène de Stephan Druet.

Avec "Chiche !", Caroline Loeb annonce le pari de revenir sur scène en chanteuse, même si le gout de chanter ne l'a jamais quitté, notamment avec des seuls en scène émaillés de chansons* et des albums dont "Comme Sagan", le dernier en date sorti, en février 2019.

Au coeur de cet opus en forme de récital genre "cabaret rive gauche" hybridant biopic et évocation saganienne, cet album qui constitue une suite musicale à son spectacle-biopic "Françoise par Sagan" et dont le titre reflète les tropismes communs.

Notamment dans leur parcours de vie, bien que la romancière soit son aînée générationnelle, toutes deux jeunes filles de bonne famille emportées, sous la fièvre d'un samedi soir tous les jours de la semaine à grand renfort de substances ouvrant la porte des paradis artificiels, dans une folle vie comme comme une inextinguible fuite en avant.

Au "cher petit monstre", révélation littéraire avec "Bonjour Tristesse" et "la petite musique" attachée à son écriture, qui écumait le Paris qui des années jazzy à Saint-Germain des Prés correspond la punk-maoïste du 16ème arrondissement invétérée noctambule des années Disco-Palace propulsée au Top 50 avec le tube "C'est la ouate".

Efficacement dirigée par Stéphan Druet et accompagnée par une formation batterie/guitares/claviers composée respectivement de Benjamin Corbeil, Yorfela et Stéphane Corbin qui assure également la direction musicale, Caroline Loeb dispense anecdotes et confidences en résonance notamment avec des chansons écrites par François Sagan ("Sans vous aimer") ou inspirées de ses textes et journal ("Maisons louées", "Toxique").

Sur un plateau nu et un dais de lumières suspendues telles des lucioles du souvenir, vêtue d'un long fourreau noir à la manière de deux grandes dames de la chanson française Juliette Gréco et Barbara dont elle adopte les attitudes scéniques, doigts embagousés, gouaille classieuse et sens de l'autodérision pour twister la nostalgie mélancolique, Caroline Loeb chante et se raconte avec cette fragile assurance de celle qui n'a rien à prouver mais seulement à partager.