Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Marie Burvingt- Bernadette Thuriès
Interview  (Paris)  22 novembre 2006

Marie Burvingt et Bernadette Thuriès sont deux vraies révélations dans "Les bonnes" de Jean Genet actuellement à l'affiche du Théâtre Espace Marais dans des rôles éminemment complexes.

Rencontre avec deux jeunes femmes passionnées qui peuvent enchaîner drame et comédie avec le même enthousiasme.

Un petit regard en arrière...

Bernadette Thuriès : Je fais du théâtre depuis l'âge de 15 ans et après le Conservatoire de Toulouse je suis montée à Paris où j'ai suivi l'enseignement de plusieurs cours privés dont celui de l'Ecole Pparis Marais qui se trouve au Théâtre Paris Marais. Et c'est ainsi que j'ai intégré la Compagnie Michel B.

Donc un itinéraire classique si on peut dire. Et la comédie au sens large ou uniquement théâtre ?

Bernadette Thuriès : Oui, j'ai toujours eu envie de faire du spectacle dans tous les registres.

Marie Burvingt : J'ai un parcours de danseuse car dès que j'ai commencé à marcher j'ai commencé à danser. En classe de 3ème j'étais dans un cursus avec école à mi-temps et beaucoup de danse. J'ai ensuite intégré des compagnies de danse où j'ai fais de la danse classique, du jazz, du contemporain et donc environ 18 ans de danse. Or, j'adore être sur scène, c'est mon élément et je suis perdue sans elle. Ce qui me manquait était la parole. J'ai donc décidé de faire du théâtre en parallèle avec la danse et j'ai suivi les cours de différentes écoles d'art dramatique dont celle de l'Ecole Paris Marais. Et je fais maintenant partie de la Compagnie Michel B. depuis longtemps déjà.

Vous vous connaissez donc bien.

Marie Burvingt : Nous avons toutes les deux une grande complicité de jeu, qui doit se ressentir quand nous jouons ensemble, car nous avons beaucoup joué ensemble. Nous nous connaissons donc très très bien professionnellement. Nous sommes complices et amies ce qui se ressent sur scène.

Habile transition pour parler des "Bonnes" de Jean Genet où vous jouez rôle des fameuses bonnes.

Marie Burvingt : Avant "Les bonnes" nous avons joué "Huis clos" de Sartre ce qui a constitué une étape très importante et ensuite nous avons flashé sur "Les bonnes" au niveau du texte. Nous avons fait un lourd travail sur table au niveau du sens et sur l'univers de Genet. La passion des rôles est venue très vite même si au début nous avons pas mal pataugé. A la lecture se sont révélés tous les symboles, tous les noeuds qui étaient incompréhensibles au premier abord.

D'ailleurs Genet compare ce texte à une intrigue policière et il dit que c’est au metteur en aux comédiens d’en dénouer ces fils et de comprendre. Et malgré ce travail nous avons démarré la mise en scène un peu trop tôt ce qui faisait que nous ne comprenions pas ce que nous disions. Nous sommes donc revenues sur table et au fur et à mesure la compréhension est venue. Nous avons travaillé comme comédiennes mais également un peu comme des « docteurs scénarios et cela est un plaisir extraordinaire.

Ce travail a pris combien de temps ?

Marie Burvingt : Michel Bouthier avait démarré le travail bien en amont un an auparavant et puis le travail a trois nous a pris deux mois dont un à la table. La scène avec Madame s'est immédiatement bien calée mais pour les scènes à deux se sont révélées les écueils dont vient de parler Marie. Nous avons donc décortiqué le texte presque mot à mot. De plus le texte permet de par sa richesse et son ambiguïté des interprétations différentes. Il fallait donc faire des choix et également encadrer notre travail car si cela aurait pu laisser quelque latitude aux spectateurs nous cela nous désorientait.

Marie Burvingt : Nous avons beaucoup travaillé sur l'univers de Genet et son état d'esprit notamment en respectant toutes ses didascalies et en ne se laissant pas entraîner par nos propres fantasmes. Et je pense que ce travail a porté ses fruits puisque les ayant-droits de Genet ont apprécié notre travail. Ce qui était un compliment et aussi un récompense pour nous.

La programmation au Théâtre Espace Marais n'est pas une programmation en continu. Le fait de ne jouer qu'un soir par semaine ne constitue-t-il pas une difficulté ?

Marie Burvingt : Le choix de la programmation résulte du fait qu'il n'y a pas un public énorme pour Genet dont l’univers fait peur.

Bernadette Thuriès : Le spectacle est à l'affiche depuis 2005 et nous l'avons beaucoup joué en 2005 car Genet se trouvait au programme de khâgne et hypokhâgne. Donc nous avons eu un important public de scolaires, ce qui nous a permis de le jouer de manière continue. Il est vrai que si nous avions démarré avec une programmation unique par semaine cela aurait sans doute été plus difficile.

Parlez-nous un peu de la Compagnie Michel B.

Marie Burvingt : La Compagnie Michel B, qui existe depuis 1990, est une compagnie en résidence qui joue toute l'année au Théâtre Espace Marais. Nous avons une importante programmation, tournée vers les scolaires avec des classiques et Bernadette et moi jouons "Le médecin malgré lui" de Molière. Parallèlement nous avons une programmation contemporaine avec cette année "Les bonnes" et nous abordons d'autres registres tel le boulevard avec "13 à table" de Marc-Gilbert Sauvajon. Ce qui est fantastique pour un comédien puisque cela nous permet de jouer des rôles très différents.

Pour le spectateur jouer plusieurs rôles en alternance paraît toujours assez difficile voire incompréhensible surtout quand vous enchaînez sur une autre pièce après "Les bonnes" qui doit nécessiter beaucoup d'énergie et de concentration. Qu'en est-il vraiment ?

Bernadette Thuriès : Ce n'est pas difficile pour moi parce que justement "Les bonnes" me permettent d'évacuer des choses et je me sens bien à la fin de la représentation. Cependant c'est une sorte de catharsis et je pense qu'il faut être solide pour jouer ce texte.

Marie Burvingt : Ce qui sauve dans "Les bonnes" c’est le théâtre dans le théâtre. Normalement ce sont des comédiens qui "jouent à". Donc parfois on rentre à fond dans l'émotion et parfois on décroche car il y a beaucoup de mental. Donc nous ne sommes pas pendant 1h 30 sur les tripes, l'émotionnel. Ces décrochages permettent de ne pas "péter un câble" et nous avons toutes les deux une importante expérience de scène qui nous permet de savoir nous sauvegarder dans de tels rôles.

Bernadette Thuriès : En période scolaire il nous arrive de jouer 3 spectacles à la suite. Il est évident que nous ne le pourrions pas si nous restions absorbées par un univers.

L'alternance et les classiques sont les principes de la compagnie ?

Marie Burvingt : Oui. Il y a également une raison économique. Nous programmons les grandes pièces du répertoire car elles plaisent au public et parce qu’il n'y a aucune vedette chez nous. Et il y a également un impératif financier notamment du fait que nous n'avons pas de subvention. Cela étant nous sommes heureux de jouer des grands textes et bien sûr nous ne nous en plaignons pas ! Et puis le succès de ces classiques nous permettent de programmer du contemporain.

Quelle est la fréquence de changement de programmation ?

Marie Burvingt : Les classiques restent très longtemps à l'affiche puisque le public visé est les scolaires. Pour le contemporain, tout dépend de la durée pour laquelle nous sont accordés les droits. Nous avons joué 2 ans "Huis clos" et pour "Les bonnes" nos droits courent jusqu'en octobre 2007. Nous souhaitons continuer bien sûr car nous adorons cette pièce mais nous souffrons du manque de public.

Depuis que vous êtes dans ce métier quels sont, à votre avis, les paramètres qui ont changé la donne ?

Marie Burvingt : Cela semble paradoxal mais nous avons davantage de spectateurs du fait des sites de vente internet avec des places à tarif réduit. Le public s'est rajeuni, une moyenne de 30 ans, mais les recettes sont plus faibles. Pour les comédiens, le problème essentiel est celui du statut des intermittents qui est crucial notamment pour des comédiens qui jouent ici au Théâtre Espace Marais puisque nous ne pouvons pas leur octroyer des cachets importants. Ce qui nous aide c'est notre école de formation d'acteurs.

Les projets ?

Marie Burvingt : J'ai envie de continuer dans le rire parce que j'adore l'univers du rire ! Ce qui ne m'empêche pas d'aimer Genet.

Bernadette Thuriès : Je suis un stage de chant pour les comédiens organisé par l'AFDAS pour acquérir des outils et une technique de base parce que je suis très attirée par le spectacle musical. Car l'idée que je me fais du spectacle idéal est celui qui intègre la musique, le chant, la danse comme les comédies musicales.

Finissons sur vos coups de cœur en tant que spectateur.

Marie Burvingt : Comme je n'ai actuellement que le lundi comme jour de relâche je ne peux aller autant que je le voudrais voir les autres et j'en souffre. Cela étant, comme nous pouvons être amené à recevoir des spectacles en accueil nous recevons des vidéos de spectacles. Le dernier spectacle qui m'a enthousiasmé c'est "Les dindes galantes" créées par Les caramels fous qui est une compagnie amateur. Cette comédie musicale est extraordinaire même si elle comporte quelques faiblesses.

Bernadette Thuriès : "Un violon sur le toit" que j'ai vu l'année dernière et qui m'a fascinée !

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique du spectacle "Les bonnes"


MM         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
# 05 mai 2024 : Profitons des ponts pour lire, écouter, visiter, applaudir...

De pont en pont, voilà du temps libre à utiliser pour se faire plaisir avec de la musique, des livres ou des spectacles.
Pensez aussi à nous soutenir en suivant nos réseaux sociaux et nos chaines Youtube et Twitch.

Du côté de la musique :

nouvel épisode du Morceau Caché intitulé "Session de rattrapage 6"
"Le souffle de l'Hybris" de AA & Les Oneiroi
"Murmuration" de Darius
"Creatures lies" de Isolation
"On ne sait jamais" de Jéhan
"Newcastle" de Prudence Hgl
"Colliding spaces" de The Everminds
quelques clips : Comédie Noire, Hermetic Delight, Gogojuice, Cosmopaark, l'Ambulancier, No Money Kids
et toujours :
"Edgar is dead" de Edgar
rencontre avec Johnny Carwash qui était en concert avec TV Sundaze à Saint Etienne
"J'irais ailleurs" de Les Soucoupes Violentes
"Sublimer" de Marine Thibault
"For once" de Mélys
"Tu sauras pas quoi faire de moi" de Olivier Marois
"Boomerang" de The Darts

Au théâtre :

les nouveautés :
"Un mari idéal" au Théâtre Clavel
"Chère insaisissable" au Théâtre Le Lucernaire
"La loi du marcheur" au Théâtre de la Bastille
"Le jeu des ombres" au Théâtre des Bouffes du Nord

et toujours :
"Capharnaüm, poème théâtral" au Théâtre de la Cité Internationale
"Jean Baptiste, Madeleine, Armande et les autres" au Théâtre Gérard Philipe
"Majola" au Théâtre Essaïon
"Mon pote" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Tout l'or du monde" au Théâtre Clavel
"Dans ton coeur" au Théâtre du Rond Point
"Du pain et des jeux" au Théâtre 13 Bibliothèque
"Vernon Subutex" au Théâtre des 2 Rives
"37 heures" au Théâtre la Flèche
"Fantasmes" au Théâtre La Croisée des Chemins
des reprises :
"Rembrant sous l'escalier" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"L'esprit Coubertin" de Jérémie Sein
et toujours :
"Le déserteur" de Dani Rosenberg
"Marilu" de Sandrine Dumas
"Que notre joie demeure" de Cheyenne-Marie Carron
"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

Lecture avec :

"Après minuit" de Gillian McAllister

"C'était mon chef" de Christa Schroeder
"L'embrasement" de Michel Goya
"Nouvelle histoire d'Athènes" de Nicolas Simon

"Hervé le Corre, mélancolie révolutionnaire" de Yvan Robin
"Dans le battant des lames"' de Vincent Constantin
"L'heure du retour" de Christopher M. Wood
"Prendre son souffle" de Geneviève Jannelle
et toujours :
"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
"L'absence selon Camille" de Benjamin Fogel
"Sub Pop, des losers à la conquête du monde" de Jonathan Lopez
"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

Les 4 derniers journaux
- 05 mai 2024 : Profitons des ponts pour lire, écouter, visiter, applaudir...
- 28 avril 2024 : Une sélection hebdomadaire fraiche comme le printemps
- 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine
- 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil
           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=