Un concert de The Young Gods au Centre Culturel Suisse de Paris, c'est logique. En revanche, un concert acoustique de leur part, cela l'est moins, en tout cas pour moi.
Les suisses font, pour notre plaisir, sortir hors de leur confédération ce set acoustique et font 3 dates à Paris. Les Jeunes Dieux m'ont habitué à diverses expériences sonores, celle-là parait alléchante, après avoir eu l'occasion de voir un extrait sur Myspace quelques jours auparavant.
La foule est peu nombreuse, mais on sent qu'on à affaire à des connaisseurs de l'univers musical de Franz Treichler, Al Comet et Bernard Trontin, qui seront accompagnés de Vincent Hänni à la guitare.
La salle est intime, peu de fauteuils, ce sera donc un concert assis, mais pleine à craquer. Des tapis sont étalés sur la scène, on aperçois des guitares classiques et folks, un petit sampler, un hang, cette percussion métallique fabriquée à Berne et diverses autres choses, nous verrons aussi un piano à doigt africain entre autre.
Premier morceau, joué avec le hang, on s'imprègne du son de cet instrument vraiment particulier de cette percussion métallique convexe, qui reviendra régulièrement au cours de la soirée. Nous aurons droit ce soir à une série d'instruments peu ordinaires, illustrer musicalement cette version acoustique de morceaux, d’ordinaire, plus électroniques. Une version impeccable de "I'm The Drug", ouverture grandiose du dernier album, une version de "Gasoline man" ainsi que "Charlotte", nous rappelle la musi(qu)alité de ces trois musiciens à la carrière qui tend vers la recherche permanente de nouveaux sons. Puis c’est "Gardez Les Esprits", longue transe interminable qui nous emmènera loin, très loin.
Puis, avantage des concerts discrets, il y a les surprises, et non des moindres. Jugez plutôt, "Speak Low" (Kurt Weill) une reprise de "Ghost Rider" morceau de Suicide (Alan Vega et Martin Rev), durant laquelle Al Comet s'aidera, pendant tout le morceau, du dos de sa guitare comme d'une batterie, dont la rythmique entêtante obligera tout le public à battre involontairement la mesure. Enfin, pour clôturer ce premier set, "Longue Route", Franz Treichler remplacera à l'occasion, guitare et sampler par un mégaphone et une guitare en plastique, en fait des gadgets pour enfants, pour parachever la transe.
Le trio suisse quitte la scène, aussitôt ovationné par un public entièrement acquis. Ils reviendront pour nous livrer deux morceaux supplémentaires dont "Freedom", de Richie Havens (Woodstock) avant que le groupe ne nous quitte de nouveau. Pas très longtemps, trop cependant, comme l'avouera Franz Treicher en tentant de rattraper les spectateurs déjà sortis de la salle, en entonnant les premières notes de "Stay With Us".
Belle excursion dans l'univers unique de ces musiciens, à l'instar du public j'affiche le sourire réjoui d'un spectateur comblé devant une telle réussite.
L’équipe Froggy tient à remercier le Centre Culturel Suisse pour la qualité de leur accueil et pour nous avoir permis de travailler dans les meilleures conditions possibles. |