Ca commence comme un orchestre tzigane que l'on viendrait déranger en pleine fête... Ou peut-être, à en croire la voix typée pays de l'Est qui entame et ferme la chanson, un quelconque autre pays balkanique, qui sait.
C'est donc dans cette ambiance de cirque un peu décalée que l'on découvre les Oi Va Voi. Pourtant, le titre suivant change assez radicalement d'ambiance. Une jeune fille chante en anglais en s'époumonant telle une Bjork du temps des Sugarcubes ou bien, malheureusement, telle une quelconque chanteuse d'un de ces pseudos groupes gothiques dans le genre Evanescence. Trop de lyrisme sur la fin de ce morceau sauvé tout de même par l'absence de guitare et un violon remarquable qui font la différence.
Le troisième titre surprend encore. Voix masculine, trompettes. L'ensemble rappelle parfois Ozark Henry autant que des groupes pop anglais de nos années passées, des Family Cat (voix) au Happy Mondays (rythme), trompettes en plus.
Retour à l'est avec "The dissident" aux allures de fête triste avec ses cuivres qui se lamentent. Toujours à l'est, "Balkanik" nous replonge dans cette ambiance de cirque burlesque aux airs de Kusturica electro.
Mais alors c'est quoi ce groupe qui fait de tout avec n'importe quoi ? Peu importe, ce qui compte reste le fait qu'il ne le fait pas (trop) n'importe comment.
Ce mélange des genres est souvent casse gueule mais ici les violons et instruments à vents trouvent leur place au milieu de l'électro, le côté world musique agréablement mêlé à la pop, bien loin des vilains clichés eurovisionesques. Le meilleur exemple de ce mélange réussi est sans doute "Dry your eyes", sorte de ballade électro jazz sur laquelle un chant presque oriental vient taquiner les cuivres et dont le seul défaut est de se terminer trop vite.
Derrière, "Worry lines" prend des airs de Tindersticks. Violons lancinants et trompettes servent très justement une voix douce et presque éthérée tel un murmure à voix haute. Ce mélange électro et pop omniprésent est vraiment pour beaucoup dans la réussite de ce disque.
"Spirit of Bulgaria" qui termine le disque dévoile enfin les mystères, des voix bulgares justement. Une charmante voix espère que nous avons fait bon voyage et le commandant de bord nous remercie... Non pas tout à fait...
Mais je vous laisse découvrir ces quelques mots fort inhabituels sur un album mais finalement assez touchants, surprenants et sympathiques, comme l'ensemble de l'album finalement. |